Éco-Business

Quelle compétitivité salariale pour le Maroc ?

Les variables de l’équation compétitivité/salaire bougent de plus en plus.

À l’heure de l’uberisation massive des économies, l’équation compétitivité-coût est plus que jamais évoquée. Et la première chose qui peut venir à l’esprit est «le salaire». Le dialogue social que vient d’ailleurs d’engager le gouvernement remet au goût du jour les vieux antagonismes. Plusieurs études récentes viennent en effet balayer les certitudes des centrales syndicales autant que celles du patronat. C’est le débat qui avait lieu après la présentation de l’enquête Mercer/DIORH «Total Remuneration Survey», le 26 septembre à Casablanca. Le postulat de départ est qu’un pays serait compétitif lorsque les salaires sont bas, et, inversement, peu compétitif lorsque les salaires sont trop élevés. Mais ce raisonnement est limité puisque le concept de compétitivité est relié à deux autres paramètres indissociables que sont la productivité horaire du travail et le nombre d’heures travaillées, et la définition retenue du «salaire» est le salaire brut (salaire net + cotisations sociales à la charge de l’employé) auquel on ajoute les charges patronales.

Ainsi, dans une récente étude, l’OCDE propose une définition plus exhaustive des coûts unitaires de la main-d’œuvre qui «mesurent le coût moyen de la main-d’œuvre par unité produite. Ils sont égaux au ratio entre les coûts totaux de la main-d’œuvre et la production en volume ou de façon équivalente, au ratio entre les coûts moyens de la main-d’œuvre par heure travaillée et la productivité du travail (production horaire)». Ainsi, la baisse de la variation des coûts salariaux unitaires n’est pas nécessairement favorable à une économie quand bien même il s’agirait d’un signe de regain de compétitivité. C’est le cas en Grèce où des effets récessifs liés à la dévaluation interne ont été observés.

D’autre part, une augmentation du salaire réel horaire peut être compensée par une augmentation de la productivité dans les mêmes proportions. Les coûts salariaux unitaires permettent d’estimer la compétitivité-coût et indirectement la compétitivité-prix d’un pays. Pour autant, il ne faut pas oublier que l’analyse des prix reste insuffisante, et donc qu’il est essentiel de s’intéresser à la compétitivité hors prix (image de la marque, innovation, qualité des produits, niveau de gamme).  



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