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Le suspense perdure au sujet des négociations

C’est la réunion des parties à l’Accord de Paris qui apportera un complément aux négociations, journée lors de laquelle plusieurs chefs d’États et de gouvernement sont attendus mardi à Marrakech, dont le roi Mohammed VI ainsi que le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Le suspense perdure au sujet des résultats des négociations à la 22e Conférence des parties à la Convention sur les changements climatiques à Marrakech. Une semaine après l’ouverture de cet événement onusien, Salaheddine Mezouar, président de la COP22 et Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la CCNUCC ont tenu, en fin de semaine dernière, dans la zone bleue, un point de presse où ils ont dressé un bilan à mi-parcours de cette COP. «Les négociations se déroulent dans un esprit de coopération. Des progrès ont été accomplis au sujet de plusieurs thèmes, notamment les deux objectifs assignés par la présidence marocaine. Il s’agit du renforcement des capacités et de l’adaptation au changement climatique alors qu’il reste naturellement quelques points qui sont en attente de progrès», précise Salaheddine Mezouar. Toujours est-il que «nous serons en mesure de nous concentrer sur le haut segment après la fin des travaux des organes subsidiaires», ajoute Patricia Espinosa.

À cet égard, c’est la réunion des parties à l’Accord de Paris (ndlr : la CMA dans le vocabulaire onusien) qui apportera un complément aux négociations. Réunion à laquelle plusieurs chefs d’États et de gouvernement participeront ce mardi à Marrakech, dont le roi Mohammed VI ainsi que le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Mais du côté de la présidence marocaine, qui a soumis à l’ensemble des groupes «l’appel de Marrakech» pour maintenir l’esprit de Paris, l’objectif est d’élargir les possibilités de financement et en faciliter l’accès, notamment à travers l’augmentation des engagements des États en termes d’INDCs. «Cette question a été évoquée à plusieurs reprises dans les débats et discussions menés tout au long de cette semaine», précise Salaheddine Mezouar. En attendant la mise en vigueur de la CMA, «les négociations autour des préjudices liés au climat continuent toujours», déclare Aziz Mekouar, négociateur en chef pour la COP22.

Par ailleurs, un sommet africain sera aussi tenu en marge de cette COP22 alors que sur le plan des besoins d’adaptation, le continent africain a besoin de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour accompagner l’ensemble des projets structurants et en relation avec le développement durable. Dans le détail, les besoins en termes d’énergie oscillent entre 45 et 50 milliards de dollars par an alors que les infrastructures au sein des villes et l’agriculture requerront respectivement de 12 à 27 et de 3 à 5 milliards de dollars. Toujours sur l’aspect du financement, la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinoza, avait souligné que «10 projets seront financés à hauteur de 80 millions de dollars dans le cadre du GEF (Global Environment Facility) et que d’autres seront cofinancés à hauteur de 300 millions de dollars». 



Aziz Mekouar
Négociateur en chef pour la COP22

«Des décisions  concerneront la  finance et les mécanismes»

Les Inspirations ÉCO: Cela fait une semaine que les négociations ont été entamées. Où en est ce processus?
Aziz Mekouar:  Nous avons signé l’Accord de Paris l’année dernière et, maintenant, il y a lieu de le mettre en application. Les négociations menées actuellement concernent les règles de modalité et les procédures pour la mise en application de l’Accord de Paris. Il y a un certain nombre de décisions qui sont en train d’être discutées. À cela s’ajoutent les travaux dans le cadre des organes subsidiaires, notamment le conseil scientifique et technologique (SBSTA) ainsi que l’organe subsidiaire pour la mise en application (SBI) et le groupe de travail spécial sur l’Accord de Paris (APA). Avec l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, le 4 novembre, on doit réunir la CMA (COP serving as Meeting of the Parties to the Paris Agreement) qui va gérer l’accord de Paris. Le travail doit continuer en se focalisant sur la façon d’appliquer cet accord.

Quels sont les points saillants des négociations menées actuellement?  
Tout d’abord, on a la réunion de la CMA. Ensuite, il y a un certain nombre de points concernant le renforcement de capacités, les financements ainsi que le mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices liés au climat.

La contribution de l’Afrique aux émissions globales de gaz à effet de serre est minime. De quelle façon le Maroc défendra-t-il les intérêts des pays africains?   
Nous sommes en train de convaincre les pays africains et de mobiliser les uns et les autres pour que ce soit dans l’intérêt des pays en développement, notamment les pays africains et les petites îles. Dans les différents organes, le Maroc, qui préside la COP 22, essaie de faire évoluer les choses. Tout le monde est convaincu du fait qu’il y a des urgences en Afrique. Il y a des effets liés aux changements climatiques et de réels problèmes dans des pays africains, d’où la nécessité de trouver des moyens pour que ces pays arrivent à s’adapter à cette problématique.

À votre avis, et en tant que négociateur en chef pour la COP22, les pays s’accorderont-ils sur la question du financement et des mécanismes de suivi et de transparence?  
Il y a certain nombre de décisions qui en ressortiront, notamment concernant la finance et les mécanismes, mais je pense que la question des financements demeure large car elle nécessite plus de mobilisation et de temps. 



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