Développement durable, Marrakech donne l’exemple
Le maire de Marrakech exprime sa fierté de la tenue de la COP22 dans la cité ocre. Dans cet entretien, il met l’accent sur la vision de développement de la ville aussi bien sur le plan environnemental qu’économique.
L’aspect du développement durable est-il de plus en plus pris en considération dans la mise en œuvre des projets du Conseil de la ville ?
Tous les projets sur lesquels nous travaillons s’inscrivent dans le cadre du développement durable. C’est une préoccupation qui est fort présente dans les programmes aussi bien de la municipalité que de la Région. Notre objectif est d’œuvrer davantage au développement de Marrakech qui connait plusieurs investissements. Il faut seulement mobiliser le foncier.
Quel regard portez-vous sur les principaux atouts de la ville de Marrakech qui dopent son attractivité ?
L’attractivité de Marrakech repose essentiellement sur son patrimoine grâce à ses monuments historiques. D’ailleurs, Marrakech vient de fêter le trentième anniversaire de son classement par l’UNESCO en tant que patrimoine mondial. La place Jemaa Lafna est classée patrimoine oral. A cela, s’ajoute le climat de Marrakech qui est salutaire ainsi que l’ambiance et l’esprit qui règnent dans la ville grâce à la particularité de sa population.
Quelle est l’ambition industrielle de la ville ocre qui mise pour le moment sur le tourisme ?
Je pense qu’il est on ne peut plus nécessaire de mettre en place des projets industriels ayant surtout trait à l’agro-alimentaire. La Région dispose d’atouts indéniables pour développer un pôle attractif en la matière. La ville est marquée aussi par le dynamisme du commerce et son artisanat.
Le souci de développer l’industrie à Marrakech est-il présent chez les différents acteurs de la ville ?
Ce souci est fort présent. Tout le monde s’accorde sur la nécessité de développer l’industrie dans la ville. Nous préparons de nouveaux quartiers industriels à Tamansourt pour attirer davantage d’investissements. Le tourisme est déjà prospère. Il faut dire que Marrakech se caractérise par sa grande capacité d’accueil. D’ailleurs, c’est pour cette raison que la COP se tient dans la cité ocre. La capacité hôtelière atteint 70.000 lits.
Hormis les projets relatifs aux préparatifs de la COP, quels sont les importants projets ayant trait au développement ?
Le volet des investissements concerne les divers acteurs dont la municipalité, la Région, la Wilaya, le Centre régional d’investissement. Les projets se développent naturellement quand toutes les conditions sont réunies. Plusieurs opérateurs veulent investir à Marrakech, il faut qu’on leur prépare les conditions nécessaires surtout la mobilisation du foncier. Nous travaillons sur cette question. Par ailleurs, plusieurs mécanismes peuvent améliorer l’espace de vie quotidien. Nous travaillons sur les services de proximité. C’est dans ce cadre que s’inscrit la question de la mobilité. Nous tendons aussi à trouver des solutions à la problématique des parkings. Deux projets seront mis en place. Le premier parking sera étendu sur un hectare (1200 véhicules). Le deuxième sera réalisé par le secteur privé sur plusieurs étages.
Le financement des différents projets verts ne pose-t-il aucun problème ?
Initialement, aucun problème de financement ne se pose. En effet, d’autres parties participent au financement des projets. A titre d’exemple, le projet des Bus à haut niveau de service (BHNS) est financé en partie par le Fonds d’accompagnement des réformes du transport routier urbain et interurbain (FART) du ministère de l’Intérieur. Pour l’éclairage public, des fonds du projet «Marrakech, cité du renouveau permanent» seront transférés pour la réalisation des objectifs fixés. La station solaire est financée par le PNUD. Le seul problème a trait à la gestion du temps et des procédures.
Qu’en est-il du projet du tri des déchets à la source ?
Nous tendons à mettre en place le projet du tri des déchets à la source afin de changer la méthode classique de ramassage des ordures ménagères. L’idée est de procéder à la sélection des déchets dans les quartiers de la ville à l’instar de ce qui se fait en Europe. Il faut dire que la sensibilisation est un élément-clé. Les citoyens doivent être sensibilisés en associant notamment la société civile pour apprendre à la population comment faire le tri. Mais, nous sommes conscients que ce ne sera pas une tâche facile. L’enjeu en vaut la chandelle.
Que prévoit-on à Marrakech pour la gestion des ressources hydrauliques surtout que la ville dispose de plusieurs espaces verts et des golfs ?
Marrakech est alimentée en eau par des barrages. Nous prévoyons aussi d’alimenter la ville par le barrage de Tachouarit. Il faut dire que Marrakech est une ville touristique et l’eau est une matière vitale. Pour le moment, aucun problème ne se pose en la matière d’autant plus que les golfs ne sont plus irrigués par l’eau potable.
Quelles sont vos prévisions en matière de réduction de la facture énergétique en matière d’éclairage public grâce au nouveau projet ?
Nous nous attendons à ce que la consommation baisse de 60%. Mais, il est à signaler que l’investissement est coûteux. Le retour sur investissement nécessitera une période de dix ans. Nous passons d’une gestion classique à une autre plus contrôlée. Marrakech sera en totalité éclairée par le LED d’ici trois ans. Un nouveau système sera mis en place pour que 98% des lumineux soient allumés. Actuellement, on trouve 20 % des lumineux éteints.