Diplomatie réfléchie
Le traitement du dossier du Sahara prend désormais une tournure plus pragmatique, conjuguant un effort de développement et un lobbying réfléchi sur le terrain. On n’est plus dans un discours de propagande qui vise beaucoup plus la scène nationale qu’internationale. Aujourd’hui, on ne jure que par les résolutions de l’ONU, et le Maroc commence à s’ouvrir à des pays jusqu’ici relégués au second plan diplomatique, car considérés comme hostiles à sa position. Des puissances comme la Chine, la Russie ou récemment l’Inde ont eu l’occasion de mieux connaître la vision marocaine, et ceci au plus haut lieu. C’est déjà un bon début. Cette stratégie se révélera indéniablement payante. C’est pourquoi un travail de fond, efficace et sans fanfare, est requis dans la phase cruciale entamée dans ce dossier. D’ailleurs, pour commenter l’avis de l’avocat général de la Cour européenne, un homme d’État, reconnu, confiait récemment : «Le Polisario a été débouté dans sa requête, mais il ne faut pas crier victoire, car le processus risque d’être long». Dans ce dossier, par exemple, le Maroc a le soutien de ses principaux partenaires, la France et l’Espagne, alors que les agriculteurs de ces pays sont totalement hostiles à notre pays pour des raisons purement économiques. Ces voix, quoique non officielles, dérangent toutefois sur le plan politico-diplomatique. C’est pourquoi diplomaties officielle et parallèle marocaines doivent s’activer en amont et en aval. En amont, en allant à la rencontre de cette population et en aval en exerçant un lobbying sur le Parlement européen. Un travail de longue haleine est donc aujourd’hui enclenché, mais il requiert néanmoins davantage «d’acharnement» et de stratégie.