Archaïsme politique !
La Constitution va, dans son article 61, jusqu’à déchoir un parlementaire de son mandat s’il change de parti. C’est dire à quel point la transhumance est mal vue car dénotant d’une absence de militantisme, renvoyant souvent à un opportunisme politique. Aujourd’hui, dans cette ambiance électorale, d’aucuns vont jusqu’à mettre en avant leur capacité à gagner un siège parlementaire, voire plus, au profit du parti le «mieux disant»! Ce phénomène est en train de prendre des proportions démesurées avec l’exacerbation des ambitions des uns et des autres. Nous le disions il y a quelques jours: certains partis, notamment le PJD et le PAM, s’engagent dans ces élections comme si c’était une question de vie ou de mort. Or, dans une démocratie, si on n’est pas convaincu du fait que perdre des élections est une occasion de se remettre en question afin de mieux rebondir, c’est qu’on n’a rien compris à l’acte politique. Il n’y a qu’à voir les démocraties ancrées, dont la culture est proche du Maroc pour des raisons historiques, pour se rendre compte à quel point la politique que nous pratiquons est archaïque, s’enfonçant toujours plus dans le sous-développement. Il est navrant d’assister à cette course effrénée, entre les deux favoris (à savoir le PJD et le PAM), aux hommes d’affaires au portefeuille garni ou aux hommes politiques faisant montre d’une certaine popularité! Les deux partis peuvent peut-être gagner des sièges en plus, mais ils perdront beaucoup en crédibilité aux niveaux interne, aux yeux de leur base, et externe, vis-à-vis des électeurs avisés.