Déchets RDF : Moins polluants que le coke ?

L’utilisation de produits appelés Refuse Derived Fuel (RDF) constituent des alternatives économiques à moindres coûts en comparaison du combustible habituel qu’est le «coke de pétrole». Ils seraient aussi plus «écologiques».
Décidément, les 2.500 tonnes de produits importés d’Italie et utilisés comme combustibles par des cimenteries continuent de faire les choux gras de la presse marocaine et internationale. Le premier communiqué du ministère de l’Environnement sur l’importation de ces produits appelés «Refuse Derived Fuel – RDF» n’a pas été assez convaincant pour faire taire la polémique, nourrie par les réseaux sociaux. Rappelons que les produits importés sur commande de la cimenterie sont arrivés au port de Jorf Lasfar à El Jadida le 24 juin et ont été réceptionnés le 26 juin avec toutes les autorisations et normes requises.
«Le port est une installation publique gérée par des règlements et procédures strictes qui garantissent le transit des marchandises autorisées par la loi», indique Hassan Oubaha, directeur Marsa Maroc, manutentionnaire à Jorf Lasfar. Le navire en question a été reçu et déchargé au port de Jorf Lasfar conformément donc, selon Marsa Maroc, aux procédures légales et en coordination avec toutes les autorités du port, ANP, Douane, etc. La marchandise a été livrée à l’importateur et a quitté le port «dans le respect des lois et règlements».
Combustibles plus «clean»
Cela dit, il faut savoir que les produits RDF sont des déchets composés de plastique, de carton, de papier, de tissu et de morceaux de bois. En plus des pneus déchiquetés, aussi importés pour les besoins des fours des cimenteries, ces produits constituent des alternatives économiques à moindres coûts en comparaison du combustible habituel qu’est le «coke de pétrole».
Ils seraient aussi plus «écologiques». L’objectif des cimentiers consistent à réduire leurs factures en sachant que les RDF ont un pouvoir calorifique plus important que d’autres combustibles calorifiques comme les pneus déchiquetés par exemple. Le Maroc en aurait importé au total plus de 730.000 tonnes entre 2007 et 2015. L’année dernière, l’importation des débris et pneus aurait été de plus de 140.000 tonnes.
Par ailleurs, les spécialistes estiment que le royaume n’est pas assez structuré pour traiter localement les déchets des ménages et des industriels nationaux soit «plus de 8 millions de tonnes de déchets», qui ne sont pas encore valorisés. Les décharges publiques du Maroc n’ont pas encore adopté les procédures des tris de déchets, ce qui aurait permis d’alimenter en déchets combustibles les cimenteries sans avoir recours à l’importation, mais des contraintes pèsent encore sur la valorisation des déchets des décharges publiques.