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Logements à 140.000 DH : La formule ne prend pas !

Une demande faible et des promoteurs peu intéressés….sont les causes qui plombent le programme des logements à 140.000 DH, lancé en 2009 et destiné aux personnes ayant un revenu inférieur à 5000 DH. Aujourd’hui, certains proposent de revoir les conditions d’octroi de ce produit.

Le logement social de 140.000 DH n’arrive toujours pas à décoller depuis son lancement en 2009. La faible demande pour ce type de logement et sa limitation aux seuls bidonvillois en sont les raisons. Résultats, des appartements qui ne trouvent pas preneur décourageant ainsi les petits et moyens promoteurs immobiliers qui boudent de plus en plus ce programme de logements. Pour Salah Sefrioui, promoteur immobilier, qui a déjà réalisé un programme de 500 unités sociales, ce produit, qui, à son lancement, était censé être dédié à toutes les classes sociales à revenus modestes fait aujourd’hui face à des difficultés.

Il recommande ainsi d’élargir la base de la population devant profiter de ce type de logement. Même son de cloche auprès de l’adjoint du président de la Fédération nationale des petits et moyens promoteurs immobilier, Mohamed Dahbi: «rien n’est fait pour offrir ce produit à une population plus large et qui est aussi très démunie. Les bidonvillois refusent ce type de logement lui préfèrant les lots de terrains. De toutes les villes qui ont connu ce problème, Casablanca arrive en tête, avec près de 12.000 ménages récalcitrants qui n’ont pas accepté les unités proposées par les autorités locales», précise t-il en rappelant que toutes les personnes touchant un salaire de moins de 5.000 dirhams sont éligibles à ce segment d’habitat. Dans un tel contexte, des voix s’élèvent pour demander au gouvernement la révision de la convention signée entre Al Omrane, le ministère de l’Habitat et le ministère de l’Intérieur pour faire bénéficier les «bidonvillois» de ce logement de faible VIT (Valeur Immobilière).

D’ailleurs, pour le ministre de tutelle, Nabil Benabdallah, l’un des premiers objectifs assigné à ce produit était la mise en place d’un nouveau produit social à faible valeur immobilière, destiné aux familles les plus démunies dont le revenu est inférieur ou égal à 2 fois le SMIG ou SMAG. Le ministre, qui l’a d’ailleurs souligné lors d’une séance au parlement, estime que ce produit a, également, pour vocation de lutter contre l’habitat insalubre par un programme de production de logements complétant le programme Villes Sans Bidonvilles (VSB).

Retard
Ce n’est pas tout, le retard pris dans la livraison des listes de bénéficiaires est également pointé du doigt. À Casablanca, certains projets, dont les travaux de construction sont lancés depuis plus de six mois, dans le cadre d’une convention signée avec l’État, en novembre dernier, ont été finalisés à près de 90%, assure-t-on. Mais à ce jour, les unités achevées ne seraient pas encore vendues. «Le sort de ces unités demeure problématique car les listes de familles recensées devant en bénéficier ne sont pas encore adressées aux promoteurs des projets. Il est à noter que conformément à la convention signée avec lesdits promoteurs, le groupe Al Omrane devait livrer la liste des bénéficiaires et ceci dans un délai de six mois après le démarrage de la réalisation des constructions. «Les autorités préfèrent traiter les dossiers au cas par cas. Les listes relatives aux projets en cours sont maintenant disponibles.

Leur livraison va se faire en concertation avec les autorités locales (wilaya et préfecture) pour ne pas avoir de problèmes concernant les bénéficiaires», affirme une source officielle à la holding Al Omrane. «D’ici le 20 juillet, les listes établies dans le cadre du relogement des «bidonvillois» recensés pour bénéficier des appartements à 140.000 DH seront transmises aux promoteurs, lesquels sont actuellement à l’œuvre pour l’achèvement d’un programme dédié à ce logement à faible VITI», confirme une source autorisée à la direction régionale d’Al Omrane de Casablanca.   


 

Lenteur
Un mémorandum a été signé en novembre dernier entre le groupe Al Omrane et les petits promoteurs immobiliers pour la réalisation de projets de logements sociaux à Casablanca. En vertu de cet accord, un foncier de 5.000 à 10.000 m2 devrait être mobilisé à Lahraouiyine pour la construction de projets dédiés à ce type d’habitat. L’on apprend qu’à ce jour, qu’aucun projet n’est encore lancé dans cette zone. Selon nos sources, le prix du foncier proposé aux promoteurs serait élevé. Il est à noter que depuis la signature, il y a quatre mois, d’une convention entre le ministère de l’Habitat et les petits et moyens promoteurs immobiliers pour la production de logements sociaux, un seul projet est actuellement en cours d’achèvement à Sidi Moumen où deux sociétés de construction sont à l’œuvre pour finaliser les travaux relatifs à la première tranche d’un programme de 224 appartements à faible VIT. Deux autres projets seraient actuellement au niveau des autorisations, est-il indiqué.



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