Comptes nationaux : La croissance en perte de vitesse

Au premier trimestre 2016, le rythme de la croissance du PIB a décéléré à 1,7% alors qu’il atteignait les 4,7% un an auparavant. Le secteur primaire s’essouffle, tandis que le secondaire reprend du poil de la bête.
L’économie nationale a mal démarré l’année 2016. Le Haut-commissariat au Plan (HCP) fait état, dans sa note d’information relative à la situation macroéconomique au premier trimestre de 2016, d’une baisse significative du rythme de la croissance du produit intérieur brut (PIB). Celle-ci a chuté de 4,7% à 1,7%. Le HCP attribue cette contreperformance au fléchissement de -7,4% qu’a connue l’activité agricole sur les trois premiers mois de l’année, alors que le rendement avait augmenté de 14,9% durant la même période de l’année passée.
Cette évolution s’explique principalement, note le HCP, par une baisse de l’activité de l’agriculture de -9% au lieu d’une hausse de +13,6% en 2015, et par une moindre augmentation de celle de la pêche à 11,3% au lieu de 31,4% précédemment. En revanche, le secteur secondaire, traditionnellement moins performant que le primaire, termine le trimestre avec une augmentation de son rendement de 3,1% au lieu des 2,7% réalisés en 2015. Ceci résulte de l’amélioration des valeurs ajoutées de l’industrie d’extraction de 7% au lieu d’une baisse 10,8% ; du bâtiment et travaux publics de 2,3% au lieu de 0,1% ; et du ralentissement du rythme d’accroissement de celles des industries de transformation, avec 2,9% au lieu de 5%, ainsi que de l’électricité et de l’eau, à 2% au lieu de 10%.
Par ailleurs, la valeur ajoutée du secteur tertiaire, (les services) affiche, de son côté, une croissance de 2% au lieu de 0,9% le même trimestre de l’année 2015. À l’exception, cependant, des services des activités financières et assurances. Ceux-ci ont subi une baisse de 0,3%. Le reste des composantes du secteur ont dégagé, dans leur ensemble, des croissances positives. C’est le cas des postes et télécommunications, qui ont crû de 5% au lieu de 2,4% un an auparavant, du commerce à 3,5% au lieu de 0,6%, des services rendus aux ménages et aux entreprises à 2,9% au lieu de 2,4%, des services rendus par l’Administration publique et la sécurité sociale à 1,7% au lieu de 0,6%, du transport à 1,3% au lieu de 1,7%, des hôtels et restaurants à 1,2% au lieu d’une baisse de 3%, des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale à 0,6% au lieu de 0,5%.
De ces données, le HCP a pu établir le niveau de la valeur ajoutée globale réalisée par l’ensemble des activités économiques précitées. Celle-ci a marqué une augmentation de 0,9% au lieu de 3,2% sur les trois premiers mois de l’année en cours. L’agrégation de ces données font ressortir un PIB en augmentation de seulement 1,7%, et ce compte tenu de l’augmentation des impôts sur les produits nets des subventions de 7,6% au lieu de 19,2%. Par ailleurs, la croissance du PIB s’est située, aux prix courants, à 2,9% contre 7,8%,au terme de la même période de 2015. La hausse du niveau général des prix a été ainsi de 1,2% au lieu de 3,1%. En outre, la demande intérieure a augmenté de 3% (contre seulement 0,3% en 2015), ce qui équivaut à une contribution à la croissance de 3,3 points au lieu de 0,4 point précédemment. Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 2,7% au lieu de 2,3%, contribuant pour 1,6 point à la croissance.
S’agissant de la consommation finale des administrations publiques, celle-ci a augmenté de 0,8% au lieu de 3,2% en 2015, contribuant à la croissance de 0,2 point au lieu de 0,6 point. Pour ce qui est de l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variations de stocks), ce dernier a connu une hausse de +5% au lieu d’une baisse de -5,4% la même période de 2015, pour une contribution à la croissance de +1,4 point au lieu d’une contribution négative de -1,7 point. Les exportations de biens et services ne sont pas en reste puisqu’elles ont affiché une hausse de 6,3% durant le premier trimestre de 2016, contre 6,8% une année passée et les importations ont augmenté de 8,7% au lieu d’une baisse de 4,1%.
Par contre, il a été relevé une hausse du besoin de financement de l’économie, passant de 1,7% du PIB en 2015 à 2,2% en 2016.