Éco-Business

Organisation de la coopération islamique : Croisade contre les barrières non tarifaires

Le commerce entre les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) peine à décoller. En cause, un manque d’harmonisation administratif et la multiplication des barrières non tarifaires. L’OCI entend révolutionner l’échange intra-OCI à travers un plan d’action décennal visant à améliorer les échanges de 25%.

80% du commerce des pays membres de l’organisation de la coopération islamique (OCI) va à l’extérieur de cette zone. Le constat est celui du Centre islamique du développement du commerce (CIDC), organe subsidiaire de l’OCI qui a pris part à un atelier sur la facilitation du commerce entre les membres de l’OCI organisé par l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) mercredi dernier à Casablanca. «Malgré son évolution, l’échange intra-OCI reste très faible et représente à peine 878 milliards de dollars, soit 19,78% du commerce extérieur des pays membres», regrette Mamoudou Sall, chef du département des études et de la formation au sein du CIDC. Pourtant, le marché des pays de l’OCI représente environ 1,7 milliard de consommateurs, soit 25% de la population mondiale. Cette zone est responsable de 11,3% du commerce mondial dont 18% provient des services. Malgré ses efforts, le Maroc peine à percer sur ces marchés.

Le total du commerce du Maroc vers les pays de l’OCI a atteint en 2014 environ 11,3 milliards de dollars. Un commerce largement déficitaire avec des importations de l’ordre de 8,2 milliards et des exportations de seulement 3,1 milliards de dollars. Le Maroc reste pourtant l’un des pays les plus actifs sur ces marchés. Sur les 57 pays membres, le Maroc est actif à l’export avec 51 pays et importe des marchandises en provenance de 49 pays. Peut mieux faire ! Mais la zone demeure gangrénée par un grand nombre d’obstacles techniques au commerce. Le nouveau plan d’action décennal du CIDC pour la période 2016-2025 entend améliorer les échanges de 25%.

Pour y parvenir, pas de recette secrète, il faut d’abord agir sur les barrières non tarifaires. Selon le CIDC, 54% des obstacles sont liés aux mesures techniques au commerce surtout aux normes sanitaires et phytosanitaires. La plupart des entreprises ne se conforment pas aux normes techniques recommandées par les pays en termes d’étiquetage, de procédures de certification et de normalisation. Le commerce entre les pays membres de l’OCI demeure également limité par la multiplication des règles d’origine et d’autres difficultés d’ordre logistique liées au manque d’infrastructures, notamment de zones d’entreposage dans certains pays aux postes douaniers. «Il subsiste également des problèmes d’ordre culturel avec parfois des obstacles de langue mais aussi le décalage des horaires de travail et des jours fériés de la semaine, qui a un impact important sur l’activité commerciale», souligne Mamoudou Sall.  Pour remédier à cette situation et atteindre ses ambitions en matière d’amélioration du commerce entre les pays membres, le CIDC entend agir sur une meilleure harmonisation du traitement électronique des transactions commerciales via les guichets uniques. «C’est bien beau d’avoir des guichets uniques dans chacun de nos pays, mais il faut surtout faire en sorte que ces différents outils communiquent et travaillent entre eux», explique l’expert de l’OCI.

Le CIDC exhorte les pays membres à améliorer les inspections basées sur la gestion des risques et de la coopération bilatérale et multilatérale à la frontière. À ce titre, un accord-cadre du Système des préférences commerciales appelé SPC/OCI devrait bientôt voir le jour. Il devrait permettre de définir les principes généraux pour la création d’un système de préférences incluant les règles générales des négociations et la portée des biens couverts par le commerce. L’OCI compte également améliorer l’organisation des foires et salons spécialisés, la formation des cadres dans les métiers du commerce international, la création d’un site web pour les OPC de l’OCI. Pour lutter contre les obstacles techniques, l’organisation promet également la création d’un observatoire en ligne des barrières non tarifaires, d’un portail sur le tourisme et sur les investissements.

En outre, des lignes de financement avec le groupe de la Banque islamique de développement (ITFC, ICIEC, ICD) et d’autres banques nationales et sous-régionales au profit des entreprises. Pour sa part, le Maroc est appelé à concrétiser la reconnaissance mutuelle de la conformité des normes de qualité avec ses pays partenaires. Il devrait également améliorer l’interopérabilité des guichets uniques commerciaux et créer des lignes de transport maritime directes avec les partenaires de la région pour faciliter le commerce bilatéral et régional.



PLF 2026 : cap sur l’investissement et l’inclusion


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page