Éco-Business

Les nouveaux défis du secteur financier

OCTO Technology, cabinet de conseil en IT, et Kea & Partners, cabinet de conseil en stratégie et management, ont tenu une journée dédiée aux exécutifs autour du thème «Secteur financier : la disruption est en marche»,  début juin. Le débat s’est focalisé sur les FinTech et les moyens à mettre en place pour que les banques traditionnelles ne soient pas dépassées.

En début de ce mois en cours, OCTO Technology cabinet de conseil en IT, et Kea & Partners, cabinet de conseil en stratégie et management, ont tenu une journée dédiée aux exécutifs autour du thème «Secteur financier: la disruption est en marche». Pour les deux partenaires, qui ont l’habitude d’organiser des événements similaires dans d’autres pays, l’étape Maroc est une première. Il intervient dans un contexte marqué par l’émergence de nouveaux concurrents pour les services financiers, d’un tout autre genre.

Il s’agit en l’occurrence des télécoms, de la Fintech, du GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) tout en faisant face à plusieurs évolutions d’ordre sociétal, technologique, réglementaire et économique. Dans un tel contexte, «tous les acteurs font face à la nécessité et à l’urgence de se transformer», explique Soraya Sebbani, managing partner à Kea & Partners Maroc. L’événement répond ainsi à un besoin, qui se fait de plus en plus ressentir chez les décideurs marocains, d’un espace d’échange et d’idéation.

D’ailleurs, l’évolution du marché bancaire réside non seulement dans l’amélioration continue du niveau de la bancarisation mais surtout au niveau de l’utilisation des services financiers, qui demeure faible. Pour Sebbani, «c’est au niveau de l’équipement et de l’usage que réside, à notre sens, le plus fort potentiel de développement. Ceci passera par l’éducation financière, mais également par des offres de produits et services plus adaptés aux attentes des clients».

Des technologies qui chamboulent tout
La disruption, qui implique la remise en question des «conventions» généralement pratiquées sur un marché pour accoucher d’une «vision» créatrice de produits et de services radicalement innovants, ou encore l’essor d’une innovation de rupture -par opposition à l’innovation incrémentale- qui se contente d’optimiser l’existant, s’avère aujourd’hui être plus qu’une nécessité. Les FinTech, qui ont vocation à utiliser la technologie pour lancer des services bancaires et financiers innovants, répondent à cette définition de la disruption et bouleversent le schéma classique de la finance et de la banque. D’après Nabil Sargeane, CEO d’OCTO Technology Maroc, «les FinTech se glissent dans les interstices du marché en répondant à des attentes de clients peu satisfaites par les banques traditionnelles.

Loin de se limiter au paiement, les acteurs sont nombreux, et s’attaquent à tous les métiers de la banque, du prêt à l’affacturage en passant par la gestion de portefeuille et même l’infrastructure bancaire. Une question cruciale se pose alors pour les banques traditionnelles: que restera-t-il de leur business dans quelques années, quand toutes les fonctionnalités à forte valeur ajoutée auront été disruptées et accaparées par des FinTech?». Cependant, le professionnel précise que cette logique d’affrontement est à nuancer. «Les deux types d’acteurs s’envient mutuellement un certain nombre d’atouts», souligne-t-il. En effet, les banques disposent d’une solide base clients, d’une forte expertise métier et d’une certaine reconnaissance du public et du législateur, explique Sargeane.

Rapprochement FinTech et banques
Les FinTech, elles, apportent un regard neuf sur le métier, innovent facilement et possèdent nativement une culture digitale, à la fois dans les outils et les façons de travailler. Une collaboration sous diverses formes (rachat avec ou sans intégration de l’acteur traditionnel, investissement, partenariat, ouverture de plateformes) pourrait donc bénéficier à tous. «Certains acteurs l’ont bien compris, comme la banque espagnole BBVA, qui a multiplié les efforts pour s’intégrer au monde FinTech.

Ce rapprochement ne pourra cependant se faire sans douleur, tant les ADN et cultures sont de part et d’autre différents», se désole le professionnel. Pour lui, les banques auront le devoir de s’adapter, et d’adopter certains principes clés des FinTech tels que la transparence et l’ouverture du système d’information. Cette mutation n’est pas impossible: certains acteurs bancaires, comme la Commonwealth Bank, possèdent déjà les atouts d’une FinTech. «D’ailleurs, dans cette atmosphère de disruption, les banques auraient tort de se réfugier derrière un fragile bouclier réglementaire, au moment où le législateur s’active pour favoriser l’arrivée de nouveaux entrants. Au contraire, c’est en s’associant à l’effervescence du monde de la FinTech et en se transformant de l’intérieur qu’elles pourront éviter la cannibalisation», termine le spécialiste.



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