Les dessous de l’INDH
On célèbre cette année le 11e anniversaire du lancement de l’INDH. Un programme socio-économique de grande envergure, érigé même en modèle de développement humain en Afrique. Seulement, il est conçu, mis en œuvre et piloté par des hommes, parfois faibles devant la tentation, notamment quand il s’agit de gérer des budgets de plusieurs milliards. Ainsi, l’on apprend que le ministère de l’Intérieur mène une enquête sur des dysfonctionnements, malversations et la corruption dans l’octroi des marchés publics ordonnés par l’INDH. Et quand on sait que toute la mécanique de ce système repose sur les autorités territoriales, à savoir les walis, les gouverneurs et leurs collaborateurs, on comprend mal pourquoi ledit ministère a confié une grande partie de cette enquête à ces mêmes responsables territoriaux. En attendant une réaction de la Cour des comptes pour nous livrer le bilan de la gestion d’une décennie de l’INDH, le ministère aurait mieux fait de confier le dossier d’investigation à un cabinet d’audit spécialisé, ou au moins constituer des équipes mixtes public-privé. Ce qui donnerait aussi du crédit à cette action du département de l’Intérieur, c’est de rendre publics ses résultats et de déférer les responsables d’infractions devant les juridictions compétentes. Ce n’est qu’ainsi que l’on dissuaderait l’ensemble des intervenants, et qu’on les inciterait à respecter scrupuleusement les procédures en vigueur. Autrement, ce serait une perte de temps et de budget qui s’ajouterait aux fonds perdus du fait des dépassements sus-cités.
