Maroc

Filière du romarin : l’idée d’un salon national à l’étude

Dans le cadre de ses actions en partenariat avec l’Agence nationale des eaux et forêts, la SOCODEVI envisage la création d’un Salon national du romarin. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de structuration et de valorisation durable des filières de plantes aromatiques et médicinales. L’objectif est de doter le territoire d’un événement économique pérenne, à la fois vitrine de la filière et levier d’animation territoriale.

Dans un contexte où les ressources naturelles doivent conjuguer préservation, valorisation et développement territorial, le Maroc envisage l’organisation d’un Salon national du romarin, premier du genre dans le Royaume. Ce projet, piloté par la Direction régionale des eaux et forêts du Haut-Atlas (DREF-HA) avec l’appui de SOCODEVI, s’inscrit dans le Programme d’appui à la mise en oeuvre de la stratégie forêt du Maroc 2020-2030, et bénéficie d’un financement du gouvernement du Canada.

L’étude de faisabilité et la conception de la feuille de route pour ce salon font l’objet d’un appel d’offres lancé par la SOCODEVI. Il s’agit concrètement de l’étape préparatoire, mais cruciale, de l’initiative. Elle s’inscrit dans la continuité des efforts menés pour structurer la filière romarin au Maroc, une filière porteuse à fort potentiel socio-économique, notamment pour les coopératives forestières et les communautés rurales. En effet, le romarin, ressource naturelle emblématique des zones arides et semi-arides du Royaume, s’étend sur près d’un million d’hectares.

Au-delà de sa valeur écologique, il constitue un levier économique majeur pour des centaines de coopératives de cueilleurs, d’unités de transformation, et d’acteurs de l’export. Feuilles séchées, huiles essentielles, extraits, hydrolats…, les produits dérivés séduisent des marchés cosmétique, agroalimentaire et pharmaceutique en forte croissance, au Maroc comme à l’international. L’objectif à présent est de mettre en place un cadre régulier de valorisation, de promotion commerciale et d’échange de bonnes pratiques autour de cette plante endémique, tout en renforçant la gouvernance locale et la chaîne de valeur du romarin.

Le projet vise la création d’un espace annuel pérenne de rencontre entre les différents acteurs de la filière : producteurs, transformateurs, institutions de recherche, bailleurs de fonds, acheteurs nationaux et internationaux. Il s’agit de favoriser les synergies, d’élargir les débouchés commerciaux, de diffuser les innovations techniques et scientifiques, et d’encourager une gestion durable de la ressource forestière.

Le travail confié au bureau d’étude porte sur une analyse approfondie du contexte local et national de la filière romarin, y compris un diagnostic territorial, une cartographie des parties prenantes, une évaluation des opportunités de marché, des enjeux logistiques, techniques et financiers liés à l’organisation du salon.

Il devra proposer un modèle de gouvernance et de financement viable, un dispositif de communication et de mobilisation des publics cibles, ainsi qu’une planification opérationnelle détaillée. Plusieurs options d’organisation sont envisagées, selon des formats minimal, standard ou premium, intégrant expositions, démonstrations techniques, conférences, concours de qualité et animations culturelles.

Dans ce cadre, la démarche se veut participative. Des consultations seront dans ce sens menées avec les coopératives locales, les directions régionales de l’administration forestière, les collectivités territoriales concernées, les universités, les représentants de l’industrie, ainsi que les ONG actives dans le développement rural et la gestion des ressources naturelles. Cette approche inclusive vise à assurer une adéquation entre les besoins du terrain, les capacités existantes et les ambitions de développement de la filière.

Parmi les résultats attendus figurent la rédaction d’une feuille de route triennale pour la tenue du salon, la proposition d’un format et d’une fréquence optimaux, la présentation d’un budget prévisionnel et de scénarios de partenariats, ainsi qu’un plan de suivi-évaluation intégrant des indicateurs de performance clés. Une attention particulière sera accordée à l’impact attendu en termes de création de valeur ajoutée pour les coopératives forestières, la promotion de l’économie verte, et l’émergence de nouveaux métiers dans la filière.

Les contraintes majeures de la filière romarin

Malgré son fort potentiel économique et écologique, la filière romarin reste confrontée à plusieurs défis structurels. La pression sur la ressource naturelle, liée à une surexploitation et au changement climatique, menace la pérennité des peuplements. L’absence de structuration efficace des chaînes de valeur limite la capacité des coopératives à transformer et commercialiser le romarin de manière rentable.

Le cadre réglementaire, notamment en matière d’accès aux ressources forestières et de valorisation des produits issus des Plantes aromatiques et médicinales (PAM), reste encore complexe et peu adapté aux réalités locales.

À cela s’ajoutent un manque de certification et de normalisation des produits, une faible intégration des circuits de commercialisation modernes et une visibilité insuffisante sur les marchés nationaux et internationaux. Autant de contraintes que le futur Salon du romarin pourrait contribuer à surmonter, en fédérant les acteurs, en renforçant les compétences, et en créant un espace de dialogue et de valorisation pour cette filière stratégique.

H.K. / Les Inspirations ÉCO



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