Culture

Cinéma : “Les Enfants rouges”, récit sur la mémoire, le traumatisme et la dignité

Inspiré d’un fait réel, le second film du réalisateur tunisien Lotfi Achour est sorti en salle le 23 avril.

Dans l’univers rural d’une Tunisie oubliée, «Les Enfants rouges» raconte, à hauteur d’enfant, l’impact d’un crime barbare et l’écho intime d’un drame collectif. Alors qu’ils gardent leur troupeau dans les montagnes, deux adolescents sont attaqués.

Nizar, 16 ans, est tué. Achraf, 14 ans, son cousin, est contraint de rapporter sa tête à la famille. Ce fait divers survenu en 2015 a ébranlé la Tunisie. Lotfi Achour ne cherche pas à reproduire les faits, mais à en explorer les conséquences psychiques et émotionnelles à travers les yeux d’un enfant. Un récit de l’errance intérieure, de la sidération et de la rupture.

Plongée en territoire méconnu
Tourné dans les régions de l’intérieur tunisien, avec une attention documentaire et une exigence poétique, «Les Enfants rouges» met en lumière les fractures géographiques, sociales et symboliques du pays. Grâce à l’image signée Wojciech Staroń, à un travail sonore immersif et à un casting d’acteurs non-professionnels issus de la région, le film construit un réalisme vibrant, traversé par des fulgurances oniriques.

Lotfi Achour ancre son film dans la matière : les visages, les peaux, les pierres, les silences. Il interroge la dignité, le deuil impossible, la violence de la représentation médiatique. Sans misérabilisme, mais avec une grande justesse, «Les Enfants rouges» tisse une tragédie contemporaine aux résonances universelles. Un geste artistique entre engagement mémoriel et recherche formelle.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



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