Éco-Business

Compétitivité : la curiosité, cet avantage que les machines ne peuvent copier (VIDEO)

À l’occasion de l’OCP Innovate X Day à Benguérir, la curiosité s’est imposée comme le fil rouge d’une réflexion sur l’innovation industrielle à l’ère de l’intelligence artificielle et de la transition écologique. Dans un monde en constante recomposition, elle s’avère pour nombre d’intellectuels et d’entrepreneurs être un moteur discret mais décisif pour penser l’industrie de demain.

Dans un univers où l’automatisation efface les marges d’erreur et standardise l’exécution, la curiosité humaine reste l’un des rares leviers que la machine ne sait pas imiter. À mesure que l’intelligence artificielle (IA) perfectionne la répétition, seul l’esprit capable de s’interroger autrement conserve une longueur d’avance. James Taylor, expert international de la créativité, y voit non pas un luxe, mais une nécessité vitale pour les organisations confrontées à l’obsolescence accélérée des modèles. Une conviction qu’il est venu défendre lors du OCP Innovate X Day, dans une intervention remarquée devant une salle comble, appelant à renouer avec ce réflexe fondateur de l’innovation.

Organisée à Benguérir en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, cette première édition de l’OCP InnovateX Day a réuni plus de cinq cents participants venus d’entreprises industrielles, de startups, de centres de recherche et du monde académique, animés par une ambition commune, celle d’ancrer l’innovation technologique au service d’une industrie durable.

Portée par la plateforme ManufacturiX, relevant de la Strategic business unit manufacturing du Groupe OCP, l’initiative a donné lieu à une série d’échanges et de présentations autour des priorités industrielles du groupe, du traitement de l’eau à la digitalisation des process, en passant par la maintenance prédictive et la performance énergétique.

Dans cet esprit, l’accélération des startups innovantes occupe une place centrale. À l’initiative d’UM6P Ventures, le programme vise à attirer les meilleurs talents nationaux et internationaux.

«Cet événement a pour objectif d’accompagner les jeunes pousses, de leur ouvrir l’accès au financement et de leur permettre de concrétiser leurs solutions aux côtés d’industriels de premier plan», a souligné Ikram Labtaini, directrice de l’IPTEC au sein d’UM6P Ventures.

En offrant une rampe de lancement aux idées audacieuses, la démarche s’inscrit dans une volonté plus large de faire émerger un écosystème d’open innovation à l’échelle locale ainsi qu’à l’international.

Catalyser l’innovation
Il faut dire que le mouvement est déjà bien amorcé. Plus de 2.500 candidatures ont été examinées en amont de l’événement, pour aboutir à la sélection de trente-deux projets portés par des innovateurs venus de vingt-cinq pays.

«Notre ambition est de catalyser l’innovation appliquée au service des besoins industriels», a expliqué Abdenour Jbili, CEO d’OCP Maintenance solutions et figure motrice du projet ManufacturiX.

À travers cette dynamique, OCP entend consolider un réseau d’alliances stratégiques entre porteurs de projets, centres de recherche et industriels, dans un esprit de co-innovation qui irrigue déjà ses différentes lignes de métiers. Au-delà des initiatives techniques, l’esprit d’entreprise et la capacité à changer d’échelle restent des moteurs déterminants.

Lors de son intervention, Moncef Belkhayat, CEO du Dislog Group, a rappelé l’importance de l’équilibre entre innovation et excellence opérationnelle. «L’innovation ne fonctionne pas sans exécution, et l’exécution ne fonctionne pas sans innovation», a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité de préparer l’écosystème à saisir les opportunités ouvertes par les mutations économiques, en particulier à l’horizon 2030.

Pour lui, la réussite du «Moroccan dream» passe par un changement de mentalités, une culture du risque et une foi renouvelée dans le potentiel humain. Face à des mutations profondes, la créativité ne relève plus du luxe mais de la survie stratégique.

«La curiosité est notre capacité à poser de meilleures questions», rappelle James Taylor devant l’auditoire, appelant chacun à redevenir artisan de son propre futur.

Loin du mythe du génie solitaire, l’innovation de demain trouvera son souffle dans la diversité des talents et l’audace collective.

Moncef Belkhayat
CEO de Dislog Group

«Le Moroccan dream prend forme. Le Maroc se positionne comme une terre d’opportunités, de croissance, et même d’hyper-croissance, porté par l’essor des projets structurants, la dynamique de la Coupe du monde 2030 et le changement de mentalités, indispensable pour créer un environnement propice aux startups et à l’innovation.»

La destruction créatrice, moteur discret de l’innovation

Formulée par l’économiste Joseph Schumpeter, la notion de destruction créatrice décrit ce processus par lequel l’innovation balaie les anciens modèles pour en faire émerger de nouveaux. À chaque invention majeure, des métiers disparaissent, des structures vacillent, des équilibres basculent.

Loin d’être une anomalie, cette dynamique constitue le cœur même du progrès économique. Dans un monde transformé par l’IA, la décarbonation et la déglobalisation, la capacité à se réinventer sans nostalgie devient une nécessité vitale.

«La créativité est le moteur de l’innovation», résume James Taylor, rappelant qu’elle reste la pierre angulaire de toute dynamique d’innovation.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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