Maroc

Logement : l’aide directe amorce un nouveau tournant

Le programme d’aide directe au logement amorce un changement de paradigme dans la politique de l’habitat au Maroc. Avec près de 130.000 demandes déposées et déjà 48.000 bénéficiaires, cette mesure combine soutien au pouvoir d’achat, relance du secteur immobilier et inclusion territoriale, tout en s’appuyant sur une approche digitalisée et ciblée.

Plus d’un an après son lancement, le programme d’aide directe au logement enregistre des résultats encourageants. Avec 128.528 demandes recensées et 48.000 bénéficiaires confirmés, cette politique publique marque une inflexion dans la stratégie nationale de soutien au pouvoir d’achat immobilier.

Porté par la ministre de l’Aménagement du territoire national, Fatima-Zahra Mansouri, ce dispositif montre la volonté des autorités de conjuguer impact social et dynamisme économique. Intervenant à la Chambre des représentants, la ministre a souligné l’importance de cette aide tant pour les familles que pour le secteur du bâtiment, en quête d’un second souffle.

Sur le plan financier, le gouvernement a mobilisé une enveloppe de 3,8 milliards de dirhams pour soutenir cette initiative. Plus de la moitié des bénéficiaires ont perçu une subvention de 70.000 dirhams, tandis que 46% ont profité d’une aide de 100.000 dirhams, en fonction des critères fixés.

Au-delà de l’effort budgétaire, ce programme traduit une nouvelle approche de la politique de l’habitat. Il vise en effet à dépasser la logique des incitations fiscales classiques pour s’inscrire dans une perspective plus directe et ciblée, favorisant l’accession à la propriété pour les classes modestes et moyennes.

Cette orientation, axée sur le soutien immédiat au pouvoir d’achat, s’accompagne d’une volonté affirmée de diversification de l’offre immobilière, avec une attention particulière portée aux maisons individuelles, longtemps négligées dans les politiques précédentes. Les retombées économiques de cette mesure commencent déjà à se faire sentir.

Selon Mansouri, la consommation de ciment, indicateur clé de la vitalité du secteur, a progressé de 11,64% en février 2025 par rapport à l’année précédente. Parallèlement, les crédits bancaires liés au logement ont augmenté de 2%, tandis que les financements dédiés aux promoteurs immobiliers ont bondi de 6,62%. Les petites et moyennes entreprises, soutenues par la suppression de la contrainte des 500 unités minimum, représentent désormais plus de 80% des projets de logements engagés.

La dimension inclusive du programme se traduit également dans sa répartition géographique. Si les grandes régions comme Casablanca-Settat (35% des demandes) ou Fès-Meknès (31%) concentrent une part importante des dossiers, la ministre a insisté sur l’impact du dispositif dans les villes moyennes et petites, historiquement moins couvertes par les programmes antérieurs.

Enfin, le programme s’inscrit dans une démarche de modernisation administrative. La digitalisation des procédures, désormais pleinement opérationnelle, vise à renforcer la transparence, à réduire les délais de traitement et à simplifier l’expérience des citoyens. Adossé à cinq piliers fondamentaux, à savoir l’appui direct, le ciblage social, la diversification de l’offre, le soutien aux PME et la digitalisation, le programme d’aide directe au logement esquisse ainsi les contours d’une nouvelle politique publique de l’habitat. Un pari ambitieux, qui pourrait durablement transformer le marché immobilier marocain.

S.N. / Les Inspirations ÉCO



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