Edito. Rebond fragile
Les planètes sont alignées pour le marché boursier marocain qui a, semble-t-il, retrouvé son dynamisme d’antan. Le regain d’intérêt des autorités pour les marchés financiers, le contexte économique favorable aux sociétés cotées, le retour des investisseurs… sont autant d’éléments qui ont permis d’apporter un nouveau souffle à la Bourse.
Au point que le Masi a franchi la barre symbolique des 15.000 points la semaine passée. Jamais, depuis 2008, l’indice phare du marché boursier marocain n’avait atteint un tel niveau. Il faut remonter avant la crise des subprimes pour retrouver de telles réalisations.
Aujourd’hui, le Masi, qui affiche une performance annuelle de plus de 23%, surperforme même ses pairs sur le plan régional. Ce n’est pas le fruit du hasard. Les fondements de l’embellie actuelle sont solides. Ils se basent sur une inflation maîtrisée, une conjoncture d’investissement plus favorable et une baisse des taux obligataires.
L’organisation de la Coupe du monde 2030 apporte également un souffle d’optimisme, avec des investissements massifs dans les infrastructures, de l’hôtellerie au transport. Ceci étant, ce rebond demeure fragile dans un contexte où la croissance économique peine à s’accélérer et où le chômage demeure élevé (13,1%). La situation de la liquidité est également centrale.
Bien que le ratio cours-bénéfice (PER) de 22 reste modéré, l’absence d’investisseurs étrangers, suite au déclassement du Maroc au MSCI Frontier Market, limite les ambitions. Des opérations comme l’introduction en Bourse de CMGP Group et le lancement d’un marché à terme laissent espérer un regain d’attractivité.
La Bourse en a vraiment besoin pour jouer pleinement son rôle de financement de l’économie.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
