Culture

Exposition : un design tout en “Nuances d’espoir” à la Galerie H

Le 21 octobre, le vernissage de l’exposition annuelle «Alwane – Nuances d’espoir» s’est tenu à la Galerie H. Les pièces du duo Amina Amouri & Nada Benayad, de Amine Asselman et de Abdou Diouri seront visibles pour le grand public du 19 octobre 2024 au 3 septembre 2025.

Dédiée au design, avec pour ambition d’offrir un cadre au savoir-faire marocain qui puise sa force dans notre héritage et nos traditions, la Galerie H reste fidèle à son programme, cette année encore. Au 181 du boulevard d’Anfa, à Casablanca, l’espace porté par le groupe Holmarcom réunit cette année les travaux du duo Amina Amouri & Nada Benayad, de Amine Asselman et de Abdou Diouri, apportant de belles «Nuances d’espoir».

Il y a une question de transmission,  dans l’artisanat
Amina Amouri et Nada Benayad, fondatrices de la marque Lyn home harmony, puisent leur inspiration dans la richesse des cultures du monde et le savoir-faire des artisans marocains. Nada Benayad, imprégnée dès son plus jeune âge de la culture de son grand-père ébéniste, réinterprète cet héritage avec une sensibilité contemporaine.

Amina Amouri, quant à elle, apporte à la marque une vision multiculturelle enrichie par plus de 14 ans d’expérience en développement stratégique et financier à l’international, ainsi que par ses nombreux voyages. Les créations de cette collection, «Ocean wispers – Alwane», tirent leur inspiration de la force de l’océan et des subtilités de la nature.

Interrogée par Les Inspirations ÉCO sur les liens entre le design, venu du monde industriel, et l’artisanat, Amina Amouri a répondu : «Nous restons sur de l’artisanat, nous n’avons pas industrialisé. Il n’est pas exclu de semi-industrialiser certaines choses, il y a des nouveautés qui permettraient de le faire, bien entendu. Mais nous voulons promouvoir l’artisanat, qu’il se développe et surtout qu’il se transmette. Il y a une question de transmission, dans l’artisanat.»

Et de continuer : «Vraiment, c’est du travail à la main. Et la transition vers le design se passe plutôt bien. Nous nous étions dit que les compétences développées dans l’artisanat marocain vont au-delà des compétences développées pour le design, en réalité. Nous pensions pouvoir les appliquer facilement au design. Et aujourd’hui, je suis très contente de constater que c’est la réalité, que nos artisans sont capables d’aller sur du design, absolument.»

Amina Amouri acquiesce ensuite à l’idée que c’est aussi le design qui est allé vers l’artisanat : «Nous avons trouvé un terrain commun. Et c’est très beau de voir cela. Parce que les artisans sont fiers de ce qu’ils font, nous sommes fières de voir ce qu’ils font, et nous travaillons avec eux main dans la main.»

Il n’y a pas de limite pour cette géométrie
Initialement passionné par les mathématiques et la physique, c’est finalement à l’Institut national des Beaux-Arts de Tétouan qu’il a découvert sa vocation pour le design. Amine Asselman propose cette année une collection fondée sur trois lignes maîtresses, qui donnent naissance à des pièces en volume. Émaillées de blanc, noir et doré, elles révèlent des variations subtiles grâce aux oxydes métalliques naturels. Il propose ainsi une approche contemporaine de l’art traditionnel, où la géométrie se transforme en un langage à la fois scientifique et artistique.

«Chaque composition peut raconter une histoire, chaque forme a une connotation. Du coup, j’ai créé mon propre langage pour générer des formes géométriques que j’applique, après, au zellige» explique le designer aux Inspirations ÉCO.

L’une des pièces exposées est un travail en métal qui reprend spécifiquement la géométrie du zellige, mais avec une tout autre technique. C’est un saut d’un domaine à l’autre, tout en gardant l’esprit. Humble, l’artiste venu du monde scientifique précise : «Ce travail est quelque chose qui a été déjà fait dans notre culture, dans notre patrimoine. La géométrie des zelliges, on la retrouve sur le bois, sur le plâtre, cette migration du motif, elle l’a toujours été. Donc, j’explore d’autres matériaux, comme le fer ou la résine, ainsi que le bois. Il n’y a pas de limite pour cette géométrie.»

Apporter une âme

Abdou Diouri commence en 2018 à mettre en œuvre sa créativité à son domicile. En 2022, il s’y consacre pleinement en lançant l’Atelier OC (Order and chaos). Autodidacte, il se forme en expérimentant au fil des projets, cherchant à sublimer les qualités organiques du bois par des touches de couleurs pour enrichir l’expérience visuelle et sensorielle. Sa démarche donne naissance à des pièces uniques, empreintes de simplicité et d’authenticité, mais toujours porteuses d’émotion.

Interrogé sur cette démarche, il explique : «j’écoute, je vois ce qui se passe autour de moi, parfois ce sont des gens qui m’inspirent des pièces, le simple fait de les imaginer dans un fauteuil ou d’imaginer la pièce qui va leur ressembler, d’autres fois c’est simplement la nature, je vois des choses et cela me donne des idées.»

Il y a toutefois, dans les pièces présentées, une forte inspiration art déco, mais un art déco revisité et plus chaleureux. Ce à quoi il répond : «C’est en effet une période que j’affectionne beaucoup, parce que je trouve que la création de cette époque a eu une âme. J’essaie d’apporter une âme à toutes mes pièces, parce que franchement, aujourd’hui, ce qu’on voit est très beau, mais c’est froid. Quand on rentre dans les maisons, on remarque qu’elles se ressemblent aujourd’hui. Elles ont toutes les mêmes pièces, provenant des mêmes endroits, etc. Où est la personnalité ? Comment peut-on se représenter, montrer qui on est ? C’est pourquoi j’essaie vraiment d’apporter ce supplément d’âme. Parce que j’aime que les gens se questionnent. J’aime que les gens, quand ils regardent une pièce, à chaque fois, se disent “wôw !”»

Un concept store dédié à la création marocaine
En parallèle à l’exposition, la Galerie H propose une vitrine dynamique où se succèdent des collections-capsules de vêtements, accessoires, objets de décoration, céramiques, fragrances et bijoux. Tout au long de l’année, le concept store met en avant de nouveaux jeunes créateurs, offrant aux visiteurs l’occasion de découvrir et d’acquérir des pièces uniques, reflet du savoir-faire et de la créativité du «Made in Morocco».

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



Revenus non déclarés : le fisc va regarder de plus près en 2025


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page