Conformité aux critères ESG : le Label RSE comme levier de performance
Le Label RSE de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) incarne une nouvelle norme économique où les entreprises se positionnent comme des acteurs du changement, conscients de leur impact sur la société et l’environnement. Ce n’est plus seulement une question de conformité aux réglementations, mais bien une volonté affirmée de contribuer positivement au monde qui nous entoure.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a pris une place prépondérante. Ce constat est d’autant plus flagrant lorsque l’on observe le changement de dynamique.
«Autrefois, c’était les organisations qui cherchaient à sensibiliser les entreprises, à les accompagner et à les former dans cette démarche. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse. Les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites, se tournent vers la CGEM pour obtenir le Label RSE», apprend-on de Fatima Zahra El Khalifa, vice-présidente de la Commission RSE à la CGEM.
La montée en puissance du label RSE
Initié en 2006 sous forme de charte, le Label RSE de la CGEM a su évoluer pour devenir une référence reconnue dans le monde des affaires. Sur les 124 entreprises actuellement labellisées, 30 % sont des PME, relève l’intervenante. Elle assure que les grandes entreprises jouent un rôle moteur dans cette transition, conscientes que l’obtention du label nécessite un investissement conséquent, tant en termes de ressources que d’audit.
«Il faut savoir que l’audit pour l’obtention du Label RSE de la CGEM est rigoureux et complet. Il s’attache à évaluer différents aspects de l’entreprise, depuis l’égalité et l’équité en interne jusqu’à son impact sur son environnement, en passant par la gouvernance», fait-elle savoir.
Des critères précis, appuyés par des données tangibles, sont examinés, notamment le nombre de femmes occupant des postes de direction, les mesures anticorruption mises en place, les heures de formation dispensées aux employés, ainsi que les actions en faveur du bien-être et du développement du personnel.
«Obtenir le Label RSE ne se limite pas à un simple audit. C’est également l’occasion pour les entreprises de présenter leur stratégie en matière de RSE. Cette démarche s’inscrit dans une perspective d’amélioration continue», précise Fatima Zahra El Khalifa.
Un accompagnement sur plusieurs années est ainsi mis en place, permettant un suivi régulier de l’évolution des pratiques et des performances de l’entreprise. L’intervenante souligne que le renouvellement du label est conditionné par la capacité à progresser dans la voie de la responsabilité sociétale.
Un investissement nécessaire
Obtenir le Label RSE représente un investissement pour les entreprises, notamment en termes d’implémentation des actions RSE et de coût de la certification elle-même.
«Si les grandes entreprises sont généralement convaincues de la valeur ajoutée de ce label, les PME peuvent parfois hésiter en raison des contraintes financières. Cependant, des actions RSE à moindre coût peuvent être mises en place, rendant la démarche accessible à tous», explique la vice-présidente.
Malgré ces investissements, la vice-présidente assure que le Label RSE offre de nombreux avantages aux entreprises. Elle explique qu’il facilite l’accès aux financements, renforce la crédibilité auprès des partenaires et améliore la compétitivité en anticipant les risques environnementaux et réputationnels. Cette démarche s’inscrit dans une logique de performance et de durabilité, contribuant ainsi à la pérennité des entreprises. Autre point important abordé par Fatima Zahra El Khalifa, et non des moindres.
Parallèlement à l’octroi du label, la CGEM mène une série d’actions visant à promouvoir la responsabilité sociétale des entreprises. De la qualité de l’air à l’égalité des genres, en passant par la décarbonation des entreprises, la CGEM s’engage activement dans la transformation vers un modèle économique plus durable.
Engagement à tous les niveaux pour Lydec
Prenant part au débat, Abdellah Talib, directeur du Développement durable, Communication et Innovation à Lydec, met en avant l’importance cruciale de la RSE dans la vision stratégique de l’entreprise.
«Pour Lydec, la RSE est bien plus qu’une simple composante, elle fait partie intégrante des enjeux stratégiques majeurs, comme en témoigne son inclusion aux côtés de six autres priorités dans le plan Synergie 2020-2025. Ce positionnement stratégique est le fruit d’un long cheminement, ayant débuté avec la demande de notation extrafinancière en 2003, faisant ainsi de Lydec l’une des premières entreprises marocaines à s’engager dans cette voie», relève-t-il.
Cette démarche RSE trouve sa légitimité dans la raison d’être même de Lydec. Pour la déployer, l’entreprise adopte une approche structurée en trois niveaux. Tout d’abord, au niveau stratégique, la RSE est inscrite à l’agenda de toutes les instances de gouvernance, depuis le conseil d’administration jusqu’au comité de direction générale. Un comité dédié assure le suivi éthique et le développement durable, garantissant ainsi une prise en compte transversale des enjeux RSE.
Ensuite, au niveau opérationnel, la feuille de route développement durable de Lydec est pleinement intégrée au système de management de l’entreprise, faisant de la RSE un processus transversal et non une entité à part. Enfin, au niveau du pilotage, une structure spécifique définit les orientations stratégiques et les objectifs en matière de RSE, permettant ainsi un suivi régulier et une évaluation des actions mises en place.
A noter que, depuis 2018, l’entreprise a mis en place une feuille de route pour le Développement durable jusqu’en 2030, qui se concentre sur trois engagements et douze objectifs stratégiques visant à soutenir le développement durable de la région de Casablanca-Settat.
Abdellah Talib
Directeur du Développement durable, Communication et Innovation à Lydec
«Pour Lydec, la RSE est bien plus qu’une simple composante, elle fait partie intégrante des enjeux stratégiques majeurs, comme en témoigne son inclusion aux côtés de six autres priorités dans le plan Synergie 2020-2025»
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO