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Environnement : Rabbah appelle à consolider les acquis

À l’instar de ses autres collègues du gouvernement, Aziz Rabbah vient de publier le bilan des activités environnementales de son département sur la période 2017-2020. Celui-ci est globalement satisfaisant, mais les défis à relever sont encore nombreux et difficiles. C’est pourquoi, il faut se relever les manches. Les détails.

Le gouvernement El Othmani continue de dresser son bilan d’activités. C’est dans ce cadre que le département de l’Environnement, relevant du ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement, a suivi le mouvement en publiant le bilan de ses réalisations sur la période 2017-2020. L’occasion pour Aziz Rabbah, le ministre de l’Énergie, des mines et de l’Environnement de rappeler, dans l’entame du rapport, que «depuis quelques années, le développement durable en général et la protection de l’environnement en particulier sont devenus pour le Maroc un vrai projet de société qui mobilise tous les acteurs au niveau national et territorial». Dès lors, une grande dynamique environnementale a été enclenchée et concrétisée dans le pays par la promulgation de la Charte nationale sur l’environnement et du développement durable, l’adoption de la Stratégie nationale de développement durable et de Plans sectoriels y afférents, ainsi que par l’introduction de plusieurs réformes politiques, institutionnelles, règlementaires et financières dans les domaines de l’eau, des déchets, de l’énergie, du transport, de l’habitat, de l’urbanisme, de la gestion des ressources naturelles, etc… Bref, la dynamique est telle qu’elle a permis au royaume de promouvoir une diplomatie environnementale en faveur des intérêts des pays en développement, et de s’ériger en un acteur clé dans la coopération Sud-Sud en mettant en œuvre un ambitieux programme de coopération et d’échanges en faveur de nombreux pays amis, notamment au niveau régional. D’ailleurs, ces efforts ont été consacrés tout récemment dans le dernier rapport sur l’Indice de Performance Climatique publié par des ONG internationales indépendantes, où le Maroc a été classé au 3ème rang mondial. Mais, «nous sommes appelés à consolider davantage ces acquis et continuer à œuvrer ensemble pour assurer une meilleure protection de nos écosystèmes. Car, la crise sanitaire de la Covid-19 qui a mis à mal toute la communauté internationale, vient de nous rappeler à juste titre, l’étroite relation entre les maladies émergentes et la dégradation des écosystèmes, et de confirmer la nécessité impérieuse de soutenir la transition vers un modèle de développement plus durable et plus inclusif», prévient Rabbah.

En attendant donc d’intégrer les effets collatéraux de la crise sanitaire, pour mieux préserver les écosystèmes environnementaux à l’avenir, le rapport a livré les bilans des réalisations dans sept domaines, notamment la gouvernance ; l’observation, la surveillance et le contrôle environnemental ; la lutte contre le changement climatique ; la biodiversité et les milieux naturels; la lutte contre la pollution et les nuisances ; la coopération et la diplomatie environnementale et la communication et la mobilisation des acteurs.

21 MMDH déjà investis pour lutter contre la pollution et les nuisances
Par exemple, en matière de lutte contre la pollution et les nuisances, 21 milliards de DH (MMDH) ont été investis à fin 2020 dans le traitement et la valorisation des déchets ménagers, à travers le Programme national des déchets ménagers lancé en 2007 conjointement par le Département de l’environnement, le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Économie et des finances. Ces investissements ont permis de créer 26 centres de tri et de décharges contrôlées dont 8 sont en cours d’achèvement, de réhabiliter 52 décharges non contrôlées et de porter le taux de mise en Centre d’enfouissement et de valorisation à 62,63%. Dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de valorisation des déchets, plusieurs actions ont été également menées, notamment l’équipement de l’ensemble des décharges contrôlées par des centres de tri et de valorisation des déchets dans l’objectif de fournir la matière première , l’appui à 13 collectivités territoriales avec un montant global de 250,6 MDH (Tanger, Meknès, Khénifra, Dakhla, Tiznit, Marrakech, Boujdour, Ifrane, Laayoune, Beni Mellal, Berkane, Kénitra, Souk Larbaa et l’association Agro-technologie dans la région de Souss-Massa) pour la valorisation des déchets plastiques agricoles et l’élaboration d’une Stratégie nationale de réduction et de valorisation des déchets (SNRVD), avec la prise en compte des spécificités régionales. Ceci sans oublier six autres actions, parmi lesquelles la réalisation de trois études comme celle relative à l’organisation de la filière des Déchets des équipements électriques et électroniques (DEEE), qui a été couronnée par la signature d’une convention de partenariat avec l’Association marocaine des professionnels de la valorisation et l’élimination des déchets industriels (AMVEDI) ; l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités dans le domaine de gestion et de valorisation des déchets, au profit des collectivités territoriales (le cadre juridique, et les nouvelles techniques de recyclage et de valorisation des déchets) ; et l’ appui à la campagne de ramassage des sacs plastiques avec un montant de 85 MDH en vue de leur incinération dans les fours des cimenteries (7000 tonnes de sacs plastiques ont été collectées).

Mise à niveau environnementale de 36 unités industrielles
Sur le registre de la prévention de la pollution industrielle et artisanale, le rapport révèle que 36 projets de mise à niveau environnementale des unités industrielles ont été réalisés, sur la période 2017-2020, avec une contribution financière de 122,4 MDH du Département de l’environnement. Ces projets ont, entre autres, porté sur la mise en place d’une station de traitement des eaux usées (STEP) dans une société de conserverie de poisson (ASAT) avec un coût global de 8 MDH ; une contribution de 10 MDH à l’Agence du Bassin Hydraulique de Sebou pour la mise en place d’une STEP au niveau du complexe sucrier de deux sociétés (SURAC et SUNABEL), dont le coût global est de 36 MDH; une contribution de 9 MDH à l’Agence du Bassin Hydraulique de Souss Massa pour la mise en place d’une STEP au niveau de la Zone Industrielle de Tiznit (coût global : 33 MDH), une contribution de 10 MDH à l’Agence du Bassin Hydraulique de Bouregreg Chaouia pour la réhabilitation de la STEP de la zone industrielle SAPINO, dont le coût global est de 57 MDH. Quatre conventions, portant sur un montant global de 303,1 MDH (Contribution de 20 MDH du Département de l’environnement), ont été également élaborées pour la lutte contre la pollution et la mise à niveau environnementale des zones industrielles. Ce sont par exemples, les cas de la convention de partenariat avec le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique et la région de Souss-Massa, pour la mise en place d’une STEP à la zone industrielle d’ANZA à Agadir, d’un coût global de 95 MDH ; ou encore de la convention de partenariat avec le ministère de l’Industrie et la région de Dakhla Oued Eddahab pour la mise à niveau environnementale de la zone industrielle Sallam à Dakhla, pour un coût de 150 MDH. À signaler aussi qu’en matière de lutte contre la pollution oléicole, la convention cadre de partenariat relative aux projets de collecte, de traitement et/ ou de valorisation des déchets issus de l’activité oléicole, a été actualisée en vue d’élargir le champ d’intervention et de prendre en considération toutes les étapes et les techniques de traitement et de valorisation des margines et du grignon. Cette convention sera mise en œuvre entre 2020 et 2024 avec un coût global de 185 MDH, dont la contribution de ce Ministère est de 60 MDH (soit 12 MDH annuellement). Dans ce cadre, des conventions de partenariat ont été signées entre ce Ministère et les Parties concernées pour la valorisation des sous-produits oléicoles. À cet effet, 12 MDH ont été programmées pour la réalisation des projets au niveau de Sidi Kacem, Mhaya, Ouazzane, Zaouyat Ech Cheikh, Taourirt et la région de Fès- Meknès. Pour ce qui est de la lutte contre la pollution atmosphérique issue du secteur de la poterie, un montant de 7,2 MDH a été investi pour contribuer au remplacement des fours traditionnels par les fours modernes.

Neuf Plans climat territoriaux activés
Pour d’autres exemples de réalisations en matière d’exemplarité de l’État et de surveillance environnementale, voir graphiques. Sinon, dans le domaine de la lutte contre le changement climatique, le département de l’Environnement a également étalé un bilan encourageant. En effet, un Plan climat national (PCN 2020-2030) a été élaboré selon une approche participative et inclusive, en faisant appel aux acteurs étatiques, au secteur privé, et à la société civile à travers une série de réunions et de consultations nationales et régionales. Basé sur cinq piliers stratégiques, ce plan vise, à moyen long termes, quatre objectifs : répondre de manière proactive et ambitieuse aux défis que pose le changement climatique en tenant compte du contexte marocain ; adapter les secteurs et ressources clés aux changements climatiques, honorer les engagements du Maroc en matière d’atténuation et coordonner les objectifs d’atténuation et d’adaptation de toutes les stratégies et tous les plans d’action sectoriels (énergie, agriculture, transport, eau, déchets, forêts, industrie, habitat). Ce plan climat national a été ensuite décliné en Plans climat territoriaux (PCT). En effet, dans le cadre de la régionalisation avancée entamée depuis 2015, le Ministère de l’énergie s’est engagé à doter les 12 Régions du royaume de PCT, qui constituent des outils de planification et de mise en œuvre de diverses mesures d’adaptation et d’atténuation pour la lutte contre le changement climatique au niveau des territoires. Les PCT permettent de fixer des objectifs pour chaque région vis-à-vis de ses propres enjeux climatiques moyennant la définition d’un programme d’actions spécifiques. A ce jour, neuf régions ont leur PCT : à savoir : Draa-Tafilalet, Marrakech-Safi, Laayoune –Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Casablanca-Settat, Beni Mellal-Khenifra, Tanger-Tetouan-Al Hoceima, Meknès-Fès et Souss-Massa.

Une nouvelle CDN de 61 projets
En plus, le Maroc a mis à jour sa contribution nationale déterminée (CDN) élaborée en 2016, conformément à l’article 4-9 de l’Accord de Paris sur le climat qui a prévu la communication par les Parties, tous les cinq ans, d’une CDN pour atteindre l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à moins de 2°C, voire 1,5°C d’ici la fin du siècle. Ainsi, au lieu de 42%, l’objectif est désormais de baisser ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45,5% à l’horizon 2030. Du coup, la CDN révisée du Maroc compte désormais 61 projets au lieu de 55, concerne 7 secteurs d’activité et devra mobiliser un budget global de 78,6 milliards de dollars US (environ 750 milliards de DH) dont 40 milliards de dollars pour les actions d’adaptation et 38,6 milliards pour celles d’atténuation. 

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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