Spécial Tanger. Mounir El Bouyoussfi : “Notre objectif est de préparer une offre attractive »
Mounir El Bouyoussfi.
Directeur général de l’Agence pour la promotion et le développement du Nord
Quels sont les atouts socio-économiques de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima ?
La région jouit d’un capital humain en développement continu au vu de l’accroissement annuel moyen de sa population (10,6% de la population au niveau national), de son taux d’activité urbain (47%) et de son taux d’urbanisation (62,1%). De plus, elle dispose d’un fort potentiel de croissance économique dans la mesure où elle contribue à hauteur de 10,8% au PIB national (3e rang après Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra), avec un taux de croissance de 6,7% (2018), considéré comme étant le plus élevé comparativement à ceux des autres régions du royaume. La création de richesse est portée principalement par le secteur tertiaire (services marchands et non marchands – 44,2%), ensuite le secteur secondaire (industrie – 32,2%) et finalement le secteur primaire (agriculture et pêche – 10,6%). Ces différentes potentialités, combinées au développement multidimensionnel des préfectures et provinces de la région au fil des 20 dernières années, ainsi qu’à la réalisation de programmes et projets structurants sous l’égide de la vision royale de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’Assiste, ont permis d’ériger la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima en 2e pôle économique prometteur et hub logistique incontournable dans l’espace méditerranéen.
Dans le contexte de la crise sanitaire, la feuille de route de l’APDN a-t-elle été modifiée ?
Au niveau de la mise en œuvre du plan d’action de l’année 2020, coïncidant avec le déclenchement de la crise sanitaire qui a engendré des répercussions socio-économiques néfastes, dans la région comme dans tout le royaume, les travaux afférents à la réalisation des projets ont été relativement ralentis suite à l’application des mesures de confinement général, mais ils ont repris progressivement et on a pu se rattraper par rapport aux retards enregistrés. Justement, le plan d’action de l’année 2020 n’a pas changé.
Quelles sont les réalisations majeures enregistrées en 2020 ?
Pour l’année 2020, 68 conventions de partenariat pour la réalisation de plusieurs projets ont été signées pour un montant global de 2,94 MMDH, dont l’APDN assurera la maîtrise d’ouvrage de 95%, soit 2,796 MMDH. 348 appels d’offres ont été également lancés pour un montant global de 2,32 MMDH. Dans le cadre du budget d’investissement au profit des partenaires, 3 MMDH ont été payés, avec un délai de paiement compris entre 20 et 25 jours. En plus de l’achèvement et la réception des travaux de 680 unités d’enseignement préscolaire, 12.000 ménages ont bénéficié d’un appui en produits alimentaires dans le cadre de la contribution de l’agence à l’atténuation des effets de la crise sanitaire. Notons, par ailleurs, que dans le cadre du programme Tanger-Métropole, 6 grands projets à dimension régionale ont été achevés et réceptionnés au cours de l’année 2020, notamment le marché de gros de fruits et légumes, le palais des arts et de la culture, le centre de transfert des déchets ménagers et des équipements dans la cité des sports. Pour ce qui est des programmes de réhabilitation des anciennes médinas de Tanger et Tétouan, les travaux de réhabilitation des habitats menaçant ruines ont été achevés au profit de 154 et 171 ménages respectivement. De plus, les travaux de l’abattoir de Guercif ont été achevés, et les travaux de création de 4 zones d’activités économiques ont été entamés (Fnideq, Fahs-Anjra, Ouezzane et Larache).
Quelles sont, aujourd’hui, vos priorités et quel est votre plan d’action pour les années à venir ?
S’agissant des priorités pour les années futures et conformément aux décisions actées dans le dernier conseil d’administration de l’APDN tenu le 27 décembre 2019, l’intervention se poursuivra selon les axes contenus dans la plateforme stratégique (2020-2026), notamment l’achèvement de tous les programmes structurants visant le rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base, à l’instar des plans de développements provinciaux (PDP) et du Programme de réduction des disparités sociales et spatiales (PRDTS). Aussi, la poursuite des programmes de mise à niveau des anciennes médinas de Tanger, Tétouan et Ksar Lakbir et la création d’une synergie territoriale pour leur animation culturelle et le développement de leur espace économique. La priorité est accordée également à la poursuite de la mise en œuvre du programme de généralisation de l’enseignement préscolaire dans le milieu rural et la poursuite de l’exécution des programmes de développement intégrés, tels que le programme de développement intégré économique et social de la préfecture de M’Diq Fnideq et la province de Tétouan.
Quelles sont les actions mises en place pour relancer l’économie ?
Nous avons un autre axe d’intervention qui représente, entre autres, une mesure de relance économique de la région. Il s’agit effectivement de la dynamisation de l’investissement dans la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la création d’emplois, à travers plusieurs projets de construction de zones d’activités économiques à forte valeur ajoutée, notamment à Fnideq, Assilah, Ouezzan, Fahs Anjra, et Ksar Labjir (Larache), ainsi que les zones d’activités économiques sur Tanger dédiées aux unités de production identifiées à risque et nécessitant une délocalisation. L’objectif étant de préparer une offre attractive dans la région pour l’investissement privé et des espaces d’accueil adaptés pour l’exercice des activités industrielles et de service. À ce titre, l’assiette foncière globale mobilisée pour la construction de ces zones est de 151 ha, à même de favoriser la création de plus de 27.000 emplois directs et indirects.
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco Docs