Trafic de tests PCR : trois médecins arrêtés à Fès
La suspension des autorisations accordées aux laboratoires privés, couplée à la rareté des tests de dépistage PCR dans les hôpitaux publics de la ville, a conduit des médecins internes du CHU Hassan II de Fès à mettre en place un trafic de tests. Révélations.
Les membres de la police judiciaire de la DGSN ont arrêté, à la fin de la semaine dernière, trois médecins internes de l’hôpital Hassan II de Fès. Les trois prévenus seraient impliqués dans un trafic de tests PCR. D’après des sources proches, cette affaire a éclaté suite à la réalisation, par l’un de ces médecins, d’un test PCR à domicile pour le compte d’un proche d’un haut responsable de la région. Informés, les services de la DGSN se sont penchés sur cette affaire. L’analyse de plusieurs enregistrements téléphoniques a ainsi permis aux services de la DGSN à procéder, dimanche, à l’arrestation de deux médecins du service d’urgence réservé aux patients de la Covid-19, relevant du CHU Hassan II de Fès. Un troisième médecin a été par la suite interpellé à son domicile. Celui-ci est accusé d’avoir dérobé 50 tests PCR des stocks de l’hôpital public. D’après des sources concordantes au sein de du CHU, les trois prévenus sont des médecins internes en cours de formation au sein du CHU.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les trois médecins ont commencé à se déplacer au domicile des patients pour effectuer ces tests, moyennant une rémunération qui dépasse les 900 dirhams par test. Après falsification des coordonnés des patients, les échantillons étaient transmis au laboratoire de l’hôpital où ils étaient traités comme des «contrôles routiniers» effectués sur des malades Covid-19 hospitalisés.
Les trois médecins sont soupçonnés d’avoir trempé dans un trafic de tests de dépistage PCR, qui a causé au laboratoire central de l’hôpital de grandes pertes financières. Les trois mis en cause auraient profité de la suspension, par la wilaya de la région, des autorisations accordées aux laboratoires privés pour la réalisation des tests de dépistage PCR, couplée à leur rareté au sein des hôpitaux publics de la ville. Ces deux raisons ont eu pour conséquence une hausse de la demande pour les tests, notamment auprès des patients symptomatiques. Profitant de cette situation, les trois médecins ont même eu recours à des intermédiaires pour contacter les personnes désireuses de subir ces tests à Fès. Au sein de l’hôpital, le nouveau directeur a chargé la direction juridique de faire le suivi de l’enquête sur cette affaire.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco