Gestion de la crise sanitaire: la recette de Ménara Préfa
Ménara Préfa, le spécialiste des BTP dans la région de Marrakech, est le premier opérateur de sa région à obtenir le statut d’OEA de «classe A» octroyée par l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII). L’entreprise compte près de 2.000 collaborateurs répartis à travers plus de 6 villes du royaume, agissant dans différents secteurs d’activités (Transport & logistique, BTP & aménagement urbanistique, immobilier, compétences, social et divers). Le BTP réalise plus de 80% de son chiffre d’affaires global. Décryptage de cette période sanitaire particulière avec Mohamed Aït Benzaiter, Directeur Général délégué du groupe…
Comment se porte l’entreprise avec cette crise sanitaire ?
C’est une crise sans pareille et une expérience unique qui a eu plusieurs effets néfastes sur plusieurs entreprises. Ménara Préfa ne sort pas du lot car le secteur du BTP a été directement impacté par la crise mais il est à signaler que notre entreprise a fait preuve de résilience, d’agilité et de flexibilité. Dans la mesure où nous avons anticipé la crise et mis en place un Plan de continuité d’activité. Nous avons vite ménagé les moyens pour respecter au maximum les mesures sanitaires dictées par le gouvernement. Nos usines et nos bureaux administratifs sont aujourd’hui bien équipés dans ce sens. Nous avons également opté pour le télétravail pour les services qui peuvent être assurés à distance et nous avons également réduit les effectifs au niveau des usines. En effet, notre politique RSE et notre système de valeur nous a permis d’amortir le choc de la crise sanitaire. L’anticipation, la proactivité, l’agilité et la flexibilité nous ont permis de ne pas trembler et réussir à mieux gérer les effets de la crise. Nous avons vite migré d’un système de management et de gouvernance normal vers un système de gouvernance de crise. Nous avons donc pu surmonter beaucoup d’obstacles dans cette période inédite. Avec cette crise, il est devenu primordial pour les entreprises de préparer des plans de contingence qui leur permettent d’être prêtes à tout moment à affronter des crises quelles que soient leurs natures.
Avez-vous réduit le rythme de production ?
Justement, nous avons réadapté et redimensionné nos capacités de production sur la base des attentes de nos clients sur le marché. L’activité a accusé une baisse de 70% dans cette période d’urgence sanitaire. Dans le secteur du BTP, la main-d’œuvre est un problème principal. Avec l’arrêt des déplacements inter-villes, la main-d’œuvre s’est raréfiée. En ce qui concerne la santé de notre activité, il est certain que nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs fixés avant la crise. Nous avons maintenu notre politique d’investissement. De plus, nous avons maintenu l’employabilité de notre personnel, ceci pèse sur nos charges de structure avec une période de forte réduction de l’activité, donc certainement nous allons accuser des écarts en termes de besoin en fond de roulement. Toutefois nous restons confiants par rapport aux mesures qui seront prises par les autorités, ce qui nous permettra d’assurer un atterrissage moins dur à la fin de cette année.
Comment relancer le secteur du BTP ?
Pour relancer le secteur du BTP, il faudrait maintenir la commande publique. Nous pensons également qu’après le déconfinement, il faudrait continuer à débloquer les budgets d’investissements pour la réalisation des projets en cours. Et bien entendu anticiper les budgets de l’année 2021 pour garantir une continuité pour le secteur des BTP. En plus, il faudrait aider les entreprises en difficulté en leur procurant des facilités fiscales car la majorité est confrontée aujourd’hui à plusieurs problématiques de financement et de trésorerie. Les séquelles vont certainement se ressentir sur les plans économique et social pendant les mois à venir. La mise en place d’une fiscalité régionale ou sectorielle serait aussi la bienvenue.