Culture

Mouna Bensaïd dépeint les « tourmentes féminines »

Casablanca accueille, du 6 février au 10 mars, l’artiste Mouna Bensaïd à la So Art Gallery. Avec «Tourmentes féminines», l’artiste prouve qu’elle est l’une des artistes qui lient expression plastique et luttes sociales. Pour elle, la création artistique est d’abord une lutte militante.

«Les œuvres de cette exposition sont d’une puissance libératrice et revendicative à la fois, ses travaux dégagent une énergie qui favorise une construction culturelle faisant de l’intime un espace remis en cause publiquement», selon la maîtresse des lieux, Ghizlane Guessous Boutaleb.

Peindre pour faire taire les tourments
Peintre autodidacte, l’artiste semble instrumentaliser la peinture pour transcender l’adversité, faire taire la souffrance et imposer l’altérité. À la recherche de la paix interne, elle est dans une quête permanente des émotions de la femme. Native de Tanger, Mouna Bensaïd a vu le jour en 1966. À la recherche de la paix interne, elle est dans une quête permanente des émotions de la femme, nonobstant son appartenance ethnique ou religieuse ou son apparat de nudité pudique ou de déguisement riche. La femme de Mouna Bensaïd peine à cacher ses états d’âme bien que noyée dans une mise en scène riche de bijoux puisés dans le terroir arabo-berbère et judéo-musulman.

Dans une mutation profonde de son environnement immédiat, Mouna Bensaïd se veut hors du temps poussée par sa volonté de faire rugir les pinceaux et faire chanter les couleurs à la recherche du droit à l’expression de la femme et de son droit à l’expression dans ces sociétés où on veut la museler. Elle compte à son actif un certain nombre d’expositions au Maroc et à l’étranger. Sa dernière s’est tenue à Paris en novembre 2019. Aujourd’hui, elle revient à Casablanca avec un travail profond et habité.

«Avec Mouna Bensaïd, la peinture reprend ses droits comme forme ultime d’expression et s’affirme comme un acte de renaissance», confie la même source avant d’ajouter que la création artistique est vécue par l’artiste comme une lutte militante, comme une expression de partage d’un vécu, comme une résilience. «C’est en effet dans un contexte bouillonnant où la femme est ballottée entre une société qui voudrait lui dicter ses états et ses comportements et son aspiration à s’émanciper définitivement des chaînes sociales et s’exprimer librement, que Mouna Bensaïd arbore sa conviction et son désir profonds de laisser libre cours à son instinct et de donner vie à ses émotions». Mouna Bensaïd est dotée, dans sa peinture, de cette intuition proprement féminine ayant pris forme depuis l’adolescence s’est matérialisée en une profusion d’images, une multitude de tableaux et une variation de techniques pour révéler une lecture particulière d’une lutte inlassable de l’artiste-peintre pour faire entendre la peine et la cause de la femme. «Rien ni personne ne peut empêcher la liberté de toute femme de volonté forte», confiera l’artiste.



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