Sports

Coupe du monde : La «diversité» prend sa revanche

Ces enfants de migrants devenus footballeurs confirment une nouvelle fois que le sport est un beau tremplin social et professionnel.

Ils s’appellent Benatia, Sidibé, Nzonzi, Ozil ou encore Fellaini. Ils sont les enfants de migrants arrivés en Europe et sont aujourd’hui des stars du ballon rond. Ces enfants de la 3e génération d’immigrés mouilleront le maillot pour leur patrie d’adoption ou d’origine, et rendront surtout hommage au parcours de leurs parents. Tout en portant la voix de la diversité et de son potentiel.

Choix du cœur et de raison
Hakim Ziyech, star du football hollandais et marocain, revient de loin. Né à Dronten (Pays-Bas), il a connu une enfance difficile. À 14 ans, Ziyech rencontre Aziz Doufikar, premier Marocain à évoluer en championnat néerlandais. Ziyech sera sauvé par le foot et par ce «grand frère». Aujourd’hui, l’international marocain est courtisé par les grands clubs européens et dispute sa première Coupe du monde. Les Lions de l’Atlas, parmi lesquels 21 joueurs binationaux dont 17 nés en Europe, font toujours grincer des dents. Durant la décennie 2000, nous avons eu droit à des polémiques stériles sur l’engagement de ces joueurs né hors du Maroc envers l’équipe nationale. Même la presse internationale s’y est mise. Le New York Times avait qualifié la formation nationale «d’équipe importée», rappelant que les binationaux sont passés de 2 entre 1998 à 21 actuellement. Ces joueurs font le choix du cœur. Ils sacrifient l’opportunité de jouer pour de grandes nations du football (Espagne, France, Pays-bas, etc.). Dans le cas de Ziyech, le choix du Maroc a été payant. Son pays d’adoption, les Pays-Bas, ne disputera pas cette Coupe du monde, alors qu’il est le meneur de jeu de son pays d’origine durant cette campagne russe. La France est une autre nation de footballeurs binationaux. L’équipe de France est, depuis la fin des années 90, cette vitrine d’une nation pluriethnique, n’en déplaise à l’extrême-droite et à Finkielkraut. Le mythe «Black Blanc Beur» fera une nouvelle fois rêver les Français d’ici et d’ailleurs cet été. Steven Nzonzi, né en région parisienne de père congolais et de mère française, foulera le tapis vert avec le Franco-marocain Adil Rami, né en Corse. Djibril Sidibé, issu d’une famille originaire du Mali, a grandi dans un quartier pauvre de Troyes, défendra les couleurs françaises aux côtés d’Antoine Griezmann, aux origines allemandes et portugaises. Ces enfants de migrants devenus footballeurs confirment une nouvelle fois que le sport peut être «une sortie par le haut» à ces familles venues d’ailleurs. Une manière de faire redémarrer l’ascenseur social, en panne en Europe, et de «corriger» les inégalités de chances.


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