Une porte d’espoir
Mohamed Benchaâboun prépare un beau cadeau pour les TPE, une catégorie d’entreprises dont on se soucie très peu, malheureusement. Or, cette catégorie représente une bonne partie du tissu des PME qui accapare 95% de la dynamique économique. En termes d’emplois, les TPE, en plus d’être majoritaires, constituent un noyau pour l’emploi direct et indirect. Le ministre de l’Économie et des finances élabore un arrêté ministériel qui ouvrira aux coopératives et aux entrepreneurs l’accès aux marchés publics. Sur le principe, on ne peut que saluer cette initiative porteuse d’espoir pour des centaines de milliers d’emplois.
Cependant, sur le terrain, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Beaucoup d’expériences ont été bâties sur de la bonne foi mais la réalisation a été un échec cuisant suite à l’absence d’accompagnement et des conditions appropriées. C’est pourquoi Benchaâboun est appelé à délimiter le périmètre et les conditions d’éligibilité de cette catégorie d’entreprises. Il serait préférable de baliser le terrain, de jauger la faisabilité de cet arrêté avant de passer à l’exécution.
Aujourd’hui, des PME sont majoritairement associées aux marchés publics par le biais de la sous-traitance en faveur des prédateurs aguerris aux techniques qui prévalent dans cette jungle d’adjudications. Les TPE ont encore plus de mal à prétendre à une quelconque part du gâteau. Elles auront besoin de l’appui des pouvoirs publics, notamment les coopératives qui vont découvrir ce monde, toute proportion gardée, avec un grand espoir de voir s’ouvrir une porte d’entrée à l’économie formelle pour des dizaines de milliers de personnes qui s’activent toujours dans l’informel. Cette initiative, multidimensionnelle, doit être prise au sérieux, et avoir le soutien des pouvoirs publics. L’espoir est donc aux portes de Benchaâboun.