Une déclaration, et après ?
Les partis marocains ont signé la «Déclaration de Laâyoune». Certes, la mobilisation est l’une des missions des partis politiques, mais seulement quand elle est synonyme d’engagement, non d’opportunisme. Disons la vérité, telle qu’elle est. Sur les trente-six partis du Maroc, seuls neuf sont structurés et pas plus de cinq ou six sont réellement présents sur le terrain. On se demande alors avec quelle crédibilité des partis qui baissent le rideau au lendemain de chaque échéance électorale vont à la rencontre des citoyens. En quoi apposer leur signature sur cette Déclaration de Laâyoune va-t-il mobiliser les citoyens, la société civile ? Cette signature est-elle un gage de citoyenneté ou de patriotisme? Quid, alors, des non-signataires? Pour rappel, Nabila Mounib n’a pas fait le déplacement à Laâyoune, mais pour la petite histoire, c’est elle, avec des militants de gauche -dont Mohamed Benabdelkader, l’actuel ministre- qui ont fait le déplacement à Stockholm pour désamorcer une grave crise avec le gouvernement de Suède à propos, justement, du Sahara. Elle avait réussi sa mission avec brio, et je peux en témoigner pour avoir été le seul journaliste marocain sur place. C’est pourquoi il est important que les leaders des vrais partis sillonnent les capitales mondiales et fassent jouer leur réseau -s’ils en ont un- afin d’expliquer les derniers développements de l’affaire et appuyer la diplomatie officielle. Le «front national» est suffisamment bétonné, le Sahara est dans l’ADN des Marocains.