Opinions

Une décision attendue

Le relèvement du taux directeur des banques à 3% n’est évidemment une surprise pour personne. Encore moins pour les analystes des principales banques d’affaires du pays qui avaient anticipé la hausse de 50 points de base du taux de Bank Al-Maghrib.

Il faut dire que l’inflation ne s’essouffle pas. Bien au contraire, elle continue de s’accélérer, en partie en raison des chocs d’offre internes sur un certain nombre de produits alimentaires.

Au point même de pousser la Banque centrale à revoir ses prévisions à la hausse sur ce poste. Des 3,9% initialement prévus, l’inflation se situerait autour de 5,5% en moyenne en 2023. Pire, sa composante sous-jacente, qui permet de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix, culminerait à 6,2%. C’est 2 points de plus par rapport aux estimations de décembre du régulateur bancaire. En cause, la flambée des prix de certains produits alimentaires qui grève encore un peu plus le pourvoir d’achat des ménages.

Pour que ces projections se réalisent, il faudrait, selon les membre du conseil de BAM, que «les chocs à l’origine de cette augmentation se dissipent graduellement au second semestre». Cela dépendra des différentes mesures prises par le gouvernement pour juguler la flambée des prix. En attendant, et sous réserve de l’atténuation des pressions à la fois internes et externes, la tendance fondamentale des prix reculerait à 2,3% l’année prochaine. Elle sera, certainement, challengée par le démarrage programmé de la décompensation des prix des produits subventionnés via le ciblage des populations concernées, au risque de maintenir l’inflation au niveau élevé de 3,9% en 2024.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO


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