Routes du Maroc: C’est la cacophonie totale
EDITO. Dans quelques jours, nous célébrerons la Journée de la sécurité routière. Le principe est certainement connu de tous. C’est ce fameux 18 février où les messages de sensibilisation fusent de partout pour déconseiller aux conducteurs la précipitation, et aux piétons l’insouciance. Une journée, chaque année, depuis des années ! Quid alors des 360 et quelques autres jours ? C’est la cacophonie totale : motocyclistes qui slaloment sans casques, sans feux, ou encore piétons qui n’utilisent ni les passages cloutés, et encore moins les trottoirs… Parlons-en, aussi, de ces chauffards adeptes des doublages à droite, ou de ceux qui se faufilent entre les files provoquant freins secs, collisions…
Dans les grandes artères, les agents de circulation, quand ils sont là, sont dépassés par autant de désordre. Et plus personne ne sait rien, plus personne ne contrôle rien. Chacun «rame» du mieux qu’il peut pour se frayer un chemin et filer, un peu à l’image de l’attitude sociétale générale. Justement, la situation sur nos routes a de quoi alimenter, à elle seule, les données qui permettraient d’analyser le comportement civique des Marocains. Qui tient les commandes, sur la route ? C’est tout bonnement l’inventeur de la loi du «moi d’abord», qui ne regarde ni vers le plus frêle -et encore moins vers le novice- et qui n’acceptera ni que vous ripostiez à ses agissements, ni que vous en soyez choqués. Et entre le 18 février d’une année et celui qui le suit, c’est ce même profil qui roule à vos côtés, tous les jours, et qui peut même vous mettre assez souvent en danger. Mais cela, vous n’avez pas le droit de le lui dire. Il est irréprochable, lui, il conduit comme personne (ce qui est, en revanche, bien vrai!) et il a un permis ! Et quand on a un permis, on se croit tout permis !
Meriem Allam / Les Inspirations Éco