Politiciens, à vos méninges
Peut-on avoir une croissance soutenue dans une économie qui repose sur la collecte des impôts comme recettes à impact direct sur les caisses de l’État ? Exit la manne des phosphates, du tourisme et des nouveaux métiers mondiaux. L’impact de ceux-ci est indirect car contribuant surtout à l’emploi. Néanmoins, ils renflouent aussi les caisses en s’acquittant de l’impôt sur les sociétés. Or, un pays qui finance son économie en grande partie par une politique fiscale soutenue se retrouve «pris en otage» par ces recettes dont une partie est volatile.
En effet, la structure des recettes de l’État montre ce choix, par l’État, de la facilité. 49% des impôts sont dus au titre de la TVA dont la majorité n’est pas récupérable, notamment celle que nous payons au quotidien lors de chaque acte d’achat que nous effectuons. 21% des impôts sur le revenu sont prélevés à la source mais aussi 8% des impôts sur les sociétés et surtout 22% de divers impôts. Il est donc clair que l’État a jeté son dévolu sur la classe moyenne, celle qui contribue le plus au budget général. Une classe en effritement continu, qui se substitue à l’État en finançant des services publics qu’elle n’utilise pas ou très peu. Cette catégorie place, la plupart du temps, ses enfants dans l’école privée et s’oriente vers les cliniques privées pour se faire soigner.
Cette politique appauvrit la classe moyenne qui n’arrive plus à épargner, ce qui n’améliore en rien la consommation et donc la dynamique économique. Voilà une question cruciale à laquelle nos politiciens devraient apporter des réponses concrètes, laquelle devrait être à la base même du nouveau modèle de développement. Ce dernier devrait aussi s’intéresser à la PME, dont l’apport en matière d’IS est limité. Cet impôt est payé dans sa majorité par les grands groupes du pays, un paradoxe au vu de la domination des PME dans le tissu économique ! Politiciens, à vos méninges.