Maroc: quels scénarios possibles pour les prochaines élections
Est-il dans l’intérêt des partis de s’allier lors des prochaines élections ? La question ne pourra trouver de réponse qu’à l’issue du test grandeur nature du nouveau quotient électoral. Elle ne pourra, non plus, être tranchée qu’une fois que la configuration politique issue du prochain verdict des urnes, entrera en action. Cela étant, le fait que la donne arithmétique impose sa loi aux alliances relègue de facto la dimension idéologique au second rang des priorités. On forme une alliance dans un souci de nombres et on coud, ensuite, un patchwork de visions pour venir annoncer un programme gouvernemental aux électeurs et au Parlement.
On croit alors que le tour est joué, et pourtant… C’est vraisemblablement cela qui explique les dissonances ô combien reprochées à l’actuelle majorité, tout au long de son mandat. Les violons idéologiques n’étant pas naturellement accordés, la partition gouvernementale a sonné faux sur bon nombre de notes. Pour autant, il est peu probable que le scénario qui nous attend en septembre prochain soit bien différent.
Pour l’instant, la majorité semble satisfaite des quelques années de collaboration entre ses composantes. L’opposition, elle, s’oppose mais n’ose pas trop encore. Si le tracteur et le livre font montre de leur prédisposition à envisager un avenir en commun, la balance, de son côté, adopte une stratégie bien dosée. Le leader de cette formation ne l’a-t-il, d’ailleurs, pas sous-entendu en déclarant qu’une alliance supposera de convenir d’une plateforme basée sur les programmes ?
Comprenons que les héritiers d’Allal El Fassi, qui ont profité de ce mandat gouvernemental pour revigorer le parti, entendent se positionner devant le gouvernail. Pour cela, ils prennent tout leur temps afin d’étudier les opportunités qui s’offrent à eux et estimer les enjeux qui en découleraient. Tout cela pour dire que si toutes les probabilités restent, pour l’heure, posées, il nous reste, nous électeurs, à espérer que l’appartenance au gouvernement ne soit pas la seule finalité de nos politiques, et qu’une réelle volonté de changer les choses anime la course au sièges, durant les prochains mois. Nous avons un Nouveau modèle de développement à implémenter, ne l’oublions pas !
Meriem Allam / Les Inspirations Éco