Les dessous de l’affaire
L’affaire du Sahara se corse. Certainement, puisque le Maroc a créé un précédent dans son différend «personnel» avec le secrétaire général de l’ONU, suite au «dérapage verbal» de Ban Ki-moon. Maintenant, il y a lieu de bien gérer l’impact du gel, par le Maroc, de la contribution au financement de la Minurso, comme celui du possible retrait des contingents marocains intégrés aux Casques bleus. La force de la position du Maroc réside dans la cohérence entre le discours et l’acte. Les Affaires étrangères, par la voix du ministre Bourita, ont bel et bien précisé le caractère personnel de notre différend avec le secrétaire général, mais en même temps, ont décrété des mesures certes légitimes, mais qui concernent directement des instances onusiennes, civiles et militaires. Il faut bien lire, à cet égard, la seule réaction américaine jusqu’à maintenant, qui rappelle son soutien à la Minurso, citant au passage sa position positive affichée à l’égard de la proposition marocaine d’autonomie. Une position qui ne date pas d’hier, mais le rappel était de circonstance, au même titre que la confiance américaine témoignée par le biais de l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross. C’est pourquoi, le Maroc a tout intérêt à bien cerner son différend avec un secrétaire général sur le départ, tout en ménageant ses relations avec l’institution de l’ONU en parfaite symbiose avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Il ne s’agit pas d’une épreuve de force, et encore moins d’une bataille rangée. La sérénité et la raison renforceraient la position de notre pays.