Le sésame d’El Othmani
Le gouvernement El Othmani a du pain sur la planche et doit retrousser ses manches sans délai. Le pays a perdu six mois de productivité et de dynamique économique. C’est énorme. L’Exécutif n’a donc plus d’autre choix que de rattraper le temps perdu, et pour ce faire, il n’a qu’une seule carte à jouer: boucler rapidement le projet de loi de Finances, activer les différentes réformes comme celle de l’éducation, de la retraite, de la loi sur la grève… Le cabinet El Othmani n’a certes pas plusieurs options, mais il dispose quand même d’un véritable dispositif sous-exploité jusqu’à présent: la bonne gouvernance et la moralisation de la vie publique.
Toutes les actions à entreprendre convergent vers ces deux socles. Il n’y a pas mieux que de commencer un mandat par l’envoi de signes rassurants sur une bonne volonté publique. Et puisque l’argent -pour ne pas parler de richesse, qui a une connotation plus large- est le nerf de guerre, il faut agir sur la rationalisation des dépenses et le renchérissement des recettes.
Loin des mesures populistes, il faut actionner une redoutable machine de contrôle à tous les niveaux. Contrôler et neutraliser les milliards de dirhams qui s’évaporent du fait de l’évasion fiscale, de l’absence de mécanisme de contrôle des subventions rétrocédées aux géants gaziers et minotiers.
Et tant que le gouvernement freine l’action du Conseil de la concurrence, il contribue sciemment à la privation des fonds publics de milliards de dirhams, résultats de deals entre les géants de divers secteurs. El Othmani a réellement de quoi démarrer sur les chapeaux de roues. En a-t-il la posture? Wait and see.