«Le scandale du siècle» !
Le Plan Maroc Vert (PMV) est le pilier de la stratégie agricole du pays. Il est donc tout à fait normal qu’il soit sous les projecteurs et les critiques aussi bien de la presse que des partenaires, dont la Banque mondiale. Cependant, il est inconcevable que le PMV soit sujet à de spéculations politiciennes étayées par une manipulation médiatique. Car il y va tout d’abord de l’image pays vis-à-vis de ses partenaires, dont les antennes sont bien implantées parmi nous, et ensuite de la crédibilité des stratégies sectorielles élaborées par le Maroc. Ainsi, on est en droit de s’interroger: comment une simple plainte, déposée au parquet, a-t-elle pu être assimilée à «un détournement de plusieurs milliards»? Plus grave encore, les tournures de phrases et certaines insinuations laissent prédire qu’il s’agit d’un «gros scandale qui ferait tomber d’éminentes personnalités du monde des affaires». Recadrons les choses. Toute personne peut, en vertu des lois en vigueur, déposer plainte contre autrui pour des raisons citées par les plaignants. Il ne s’agit nullement d’un verdict. Toute une procédure judiciaire s’ensuit, et ce n’est qu’au terme de l’enquête préliminaire que le juge d’instruction prend position. C’est pourquoi reprendre les termes d’une plainte, pour en faire «le scandale du siècle», paraît suspicieux tant par le style que par le timing ! Le PMV n’est certes pas infaillible, mais il ne pourrait faire l’objet de règlements de comptes, ni pour des raisons politiques, ni pour des intérêts économiques.
