Opinions

Le Maroc reprend le feuilleton turc là où il l’avait laissé

EDITO. À la bonne heure ! Le Maroc reprend le feuilleton turc là où il l’avait laissé au début de la crise sanitaire. La barre du déficit commercial cumulé au fil des ans, dans les relations commerciales avec le pays d’Atatürk, pourra être redressée, enfin ou comme le diraient les Turcs eux-mêmes, «nihayet» ! Au terme de l’année 2019, la balance des échanges avec la Turquie faisait état de 19,5 MMDH de déficit commercial. C’est à se demander si nous avions bien passé un accord de libre-échange. Pour équilibrer ce dernier, il a fallu que le Maroc tape du poing sur la table pour recadrer l’agressivité du «partenaire» turc sur le marché national.

Après les discussions initiées auprès des autorités turques par le département de Moulay Hafid Elalamy, le premier pas est aujourd’hui franchi. L’accord est amendé et, pour une période de cinq ans, une panoplie de produits industriels turcs qui avaient mis à genoux plusieurs opérateurs nationaux se verront imposés des droits de douane. Selon les clauses validées par le gouvernement, ces droits de douane atteindront 90% de la valeur des produits provenant du «pays le plus favorisé». Cette action ne pouvait mieux tomber, au vu de la conjoncture actuelle qui a enlisé davantage des secteurs industriels déjà asphyxiés par la violence de la démarche commerciale turque sur le marché local.

Dans un schéma encore plus idyllique, l’effort de recadrage engloberait dans la foulée les autres accords commerciaux passés par le Maroc. Pour rappel, cette remise à plat des différents partenariats avait été plusieurs fois préconisée par les opérateurs et les experts. Maintenant que la crise sanitaire est en train de remodeler les contours de la carte économique mondiale, il s’avère d’autant plus urgent de saisir l’opportunité que représente ce creux de la vague pour réétudier les paramétrages des relations commerciales de notre pays et d’opérer les ajustements nécessaires. L’on ferait, par là, d’une pierre deux coups: à la fois un rééquilibrage de ces partenariats et un amortissement des effets pervers qui en découlent sur le tissu économique national. C’est en soi une autre mesure de soutien conséquente en faveur de la relance.

Meriem Allam / Les Inspirations Éco


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