Le bac, une illusion
Les examens du baccalauréat sont une autre occasion d’évaluer le système éducatif marocain. La situation est alarmante à plusieurs égards, car, au sortir des salles d’examen, les vidéos, qui circulent sur la toile, montrent que la préoccupation majeure de la majorité des élèves est leur capacité -ou non- à tricher ! Cela permet de prendre conscience du degré de décadence de l’école publique.
L’échantillon ne prend pas en compte l’enseignement privé qui ne représente que 10% des candidats au bac. Les images sont déplorables à plus d’un titre. Des élèves aux portes des universités qui ne savent pas composer une phrase correcte en français, qui ne connaissent pas le nom du chef de gouvernement, qui demandent carrément aux enseignants d’être indulgents face à la triche, qui revendiquent sans sourciller la suppression de la langue française, celle-ci étant «difficile»! C’est un constat d’échec qui ne surprend pas, mais qui choque de par le niveau de médiocrité atteint, alors qu’on croyait, depuis des années, que nous avions déjà touché le fond. Il paraît que tout le monde a tourné le dos à l’école publique et qu’elle est abandonnée à son sort.
Mohamed Hassad, ministre de tutelle, avait pourtant fait des annonces prometteuses au lendemain de sa nomination ; cela ne l’a pas empêché de commencer son mandat en cassant une excellente décision de son prédécesseur, Mohamed El Ouafa, à savoir l’interdiction des enseignants de l’école publique d’exercer dans le privé afin de se concentrer totalement sur leurs classes. Une décision assassine qui va davantage tirer l’enseignement vers le bas…Encore faut-il qu’il y ait des niveaux inférieurs non encore atteints !