La clé du tourisme
Quand Lamia Boutaleb est venue au Parlement parler tourisme, de par sa responsabilité ministérielle, la majorité s’est focalisée sur ses approximations linguistiques, et très peu ont analysé son discours. La ministre avait pourtant lancé un chiffre très intéressant, à savoir la part du tourisme intérieur dans l’activité globale.
Ce dernier représente 31% des recettes touristiques, soit près du tiers. Ce chiffre interpelle les responsables du secteur qui continuent à concentrer leurs efforts à international et à y allouer l’essentiel du budget promotionnel. Deux choses s’imposent pour redynamiser des destinations qui jouissent pourtant d’un énorme potentiel. Revisiter l’offre «famille» et adapter les prix au pouvoir d’achat de la classe moyenne car, quand on décrypte les offres des agences de voyages destinées aux touristes étrangers, on constate que le touriste moyen ou de masse paye moins que le Marocain. Des voyages sont organisés à 300 euros la semaine, demi-pension et transport aérien compris! Certes, il s’agit de drainer des devises, mais pourquoi ne pas adopter la même démarche avec le touriste national ? Ce serait un atout de plus pour booster le tourisme local et prémunir le secteur contre les aléas de la conjoncture mondiale.
Dans la même lignée, le tourisme des familles est en majorité tourné vers l’informel, et n’est donc pas comptabilisé dans les 31%. Une offre en appart-hôtels donnerait un indéniable coup de pouce au secteur, notamment dans les destinations lésées par la configuration actuelle. Les solutions sont légion; encore faut-il qu’il y ait une volonté politique clairement affichée, annoncée par des mesures d’accompagnement et de motivation.