Krach imminent ?
«L’économie marocaine va mal, très mal». C’est la phrase qui revient dans la bouche de presque tous les hommes d’affaires que nous croisons. Est-ce la réalité ou s’agit-il d’une exagération ? Chacun peut faire sa propre lecture, mais personne ne peut accuser ces hommes d’affaires de nihilisme. Ils sont sur le terrain, pâtissent chaque jour des aléas d’une administration primitive et d’une justice corrompue.
Moncef Belkhayat, politicien et homme d’affaires connu, nous dit sans détour que les investisseurs n’ont plus la confiance dont ils jouissaient jadis ! En plus de cela, l’État ne leur rend pas la vie facile. Tenez, ce fameux décret des délais de paiement que l’État a fini par produire, dans la douleur, pour ramener ces délais à 60 jours pour une moyenne de terrain de 120 jours environ.
Non seulement l’État n’a pas réussi à faire respecter ce dispositif, mais ses services ont rallongé la moyenne précitée à plus de 180 jours ! De quoi tuer les PME dont la survie n’est que le fait de la générosité des banques. Seulement, celles-ci ne font pas de charité. Et puis elles sont elles-mêmes assujetties, par ledit État, à des règles prudentielles, à des ratios de solvabilité et à des niveaux draconiens de risque. Ce gouvernement gagnerait donc à se défaire de son discours rassurant afin de voir la réalité en face, loin de la logique des statistiques et des situations embellies par de belles présentations Powerpoint.
Le Maroc a besoin d’esprits fonceurs qui s’attaquent aux vrais maux qui plombent l’économie et qui menacent la paix sociale. Il faut y penser, le temps est compté.
