J’y suis, j’y reste !
Le Conseil de sécurité a commencé à discuter le rapport sur le Sahara, élaboré par le secrétaire général et son responsable à la Minurso. On ne s’attend pas à des conclusions révolutionnaires, à l’instar des quinze dernières années où ce rapport est devenu un livrable de routine annuel, incolore et inoffensif. C’est pourquoi le Maroc n’est plus gêné par cet interminable statu quo, notamment depuis qu’il a proposé le plan d’autonomie, seule alternative fiable sur la table depuis une dizaine d’années. Le Maroc a pu convaincre une bonne partie de la communauté internationale du bien-fondé de cette idée, dont l’Espagne, le puissant voisin du Nord, et la France, membre permanent du Conseil de sécurité. Les quatre autres membres de ce conseil prônent la neutralité, ce qui est en soi une victoire pour le Maroc, qui siège sur son territoire et y exerce son infaillible souveraineté. Nos adversaires ont beau essayer de jouer les trouble-fêtes par des incursions provocatrices dans la zone tampon, colporter d’éventuelles manipulations et prôner la victimisation, ils n’arrivent pas à obtenir l’adhésion de la communauté internationale, laquelle redoute la floraison de petits États infiltrés par des bandes terroristes, réunissant tous les ingrédients de l’instabilité et des risques sécuritaires. Les récents déboires des séparatistes catalans ou kurdes sont la preuve que les donnes géostratégiques privilégient des États forts et des communautés homogènes. Voilà pourquoi le Maroc insiste sur le maintien du dossier du Sahara entre les mains du Conseil de sécurité, pour le moment. Le timing propice à la bataille au sein de l’Union africaine viendra par la suite. Le Maroc est à présent aux commandes; il ne va pas les lâcher. Au Sahara il est, au Sahara il restera.