Inarrêtable inflation
Mais que faut-il faire pour arrêter ou du moins tenter de contenir l’inflation ? Au dernier pointage, elle culminait à 9,4% au premier trimestre ! Rien que ça. Alors que les principales institutions nationales et internationales avaient anticipé une accalmie pour 2023, elles ont vite revu leurs prévisions initiales à la hausse. C’est particulièrement le cas de Bank Al-Maghrib qui a dû réajuster ses pronostics à la lumière de l’escalade des prix des produits alimentaires au Maroc et à l’étranger.
La bonne nouvelle est que la demande intérieure résiste. Elle fait même mieux puisqu’elle s’est accélérée en impactant positivement de 1,8 point la croissance du PIB, durant les trois premiers mois de l’année. Il faut reconnaître, tout de même, que cette accélération est principalement imputable au renforcement de 4,6% de la consommation publique. Si celle des ménages se maintient à 2,7%, elle ne représente qu’un peu plus de la moitié de la commande publique. Et pour cause, leur pouvoir d’achat est en régression continue, et ce pour le troisième trimestre consécutif, même si leur revenu nominal se serait légèrement amélioré grâce au maintien des transferts extérieurs et à la faible dynamique de l’emploi.
La situation ne devrait, pour le moment, que très peu évoluer. Si la demande intérieure pourrait être portée par l’augmentation probable de 3,7% de la consommation des administrations publiques, celle des ménages devrait rester modérée. Inutile de rappeler que l’investissement, dans ce contexte, devrait se replier dans la perspective de la poursuite du recul des activités de construction.
Au final, la demande intérieure contribuerait à hauteur de 2,3 points dans la croissance du PIB du second trimestre, lequel se situerait à 3,2%, selon le Haut-commissariat au plan.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
