Iconoclaste…

La conférence «Femme à l’avant-scène!», qui a duré à Rabat entre jeudi et samedi derniers, et qui a regroupé 120 femmes de 8 représentations politiques marocaines différentes, avait comme objectif principal le partage de stratégies à même d’amener plus de femmes au Parlement marocain l’automne prochain, par rapport aux 67 élues actuelles, dont 60 issues de la liste nationale !
Sur ce sujet précis de parité dans la vie politique marocaine, j’ai un dilemme qui bouillonne à l’intérieur de moi. D’un côté, je trouve dégradant pour la femme, qui est statistiquement plus diplômée que l’homme, avec de surcroît de meilleurs résultats scolaires, le fait qu’elle se voit imposer un quota, ce qui reviendrait à forcer un chemin, pour qu’elle puisse arriver à des responsabilités publiques dont elle a certainement de la légitimité et surtout de la compétence. Mais, d’un autre côté, et c’est là où le bât blesse, notre société, qui est encore aussi machiste qu’on peut l’imaginer, ne saurait élire spontanément des compétences féminines, par rapport à des hommes dont le seul mérite aurait été d’être né homme ! Et c’est là où le principe des quotas peut avoir un sens, provisoirement, en attendant que les mentalités progressent pour donner sa juste valeur à l’autre moitié, désormais instruite, de la société marocaine.
Les prémices de cette parité naturelle, et non imposée, se verront le jour où un père de famille, outre le fait de faire les efforts nécessaire pour l’enseignement de sa fille, ce qui semble déjà être le cas, accepterait dans sa tête qu’elle ait autant sinon plus de responsabilités, en dehors des tâches ménagères, que son fils ! Le reflet en politique doit passer par l’ancrage dans la société de la parité homme-femme, le reste n’est que littérature !
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma