Iconoclaste…

Depuis le début de l’année, on n’arrête pas de déplorer la violence sociétale que nous vivons au Maroc, entre le phénomène des stades de football, les sit-in de plus en plus mouvementés avec les forces de l’ordre, la réception houleuse du chef de gouvernement à Oujda, le tabassage des homosexuels chez eux à Beni Mellal, l’affaire du caïd dans la région de Berrechid, et j’en passe…

Sauf qu’on ne met pas assez l’accent sur la cherté de plus en plus constatée du coût de la vie, qui a forcément une relation de cause à effet avec tout ce qui a été cité, car on ne peut pas être lucide, tolérant, serein, réfléchi, si on n’arrive pas à subvenir aux besoins élémentaires de sa petite famille et le cas échéant de sa personne. En effet, depuis 8 ans, on déplore une augmentation exorbitante du coût d’un panier, bien que le Haut commissariat au plan (HCP) parle d’indices plus modérés car incluant l’ensemble du territoire, toujours est-il que le citoyen citadin n’arrive plus à aller aisément au marché.

Ajouté à tout cela l’augmentation du prix du logement, de la santé, de la médication, des prix des carburants malgré la chute vertigineuse du prix du baril du pétrole et quelques réajustements politiciens, la hausse du coût de l’enseignement privé, du coût de la facture de l’eau et de l’électricité et du coût du téléphone par rapport à des pays beaucoup plus riches, couplé à l’impossibilité de passer des appels vocaux par les réseaux sociaux à cause du bannissement de ce qu’on appelle le VPN.

Si on corrèle cette cherté récurrente au pouvoir d’achat qui pousse telle une tortue, on constate aisément le déséquilibre que vit désormais cette couche moyenne de la société marocaine, car la couche démunie n’est malheureusement même pas traitable dans ce débat. Il suffirait de voir comment les crédits à la consommation ont augmenté ces derniers temps pour mesurer l’ampleur du surendettement des familles moyennes.

On ne peut se développer sans manger à sa fin, that is the question !!

Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours… 

Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma