Iconoclaste…

Le recul, ou plutôt la reculade, comme se plaisent à répéter les nombreux opposants de François Hollande par rapport au projet de la révision constitutionnelle, qui incluait la déchéance de la nationalité pour les terroristes, est salutaire à plus d’un titre.

Même si sa portée restait purement symbolique, vu qu’un être humain qui est déjà dans la posture d’un kamikaze, déclinaison moderne du terroriste, n’a que faire de la nationalité -et même de l’humanité-, l’image ô combien négative qu’envoyait cette déchéance à tous les amoureux de cette France des lumières, de la philosophie et de l’art remettait en cause le socle même de la francité depuis 3 siècles.

La France, quoi que l’on dise, s’est constituée autour des étrangers, qui sont arrivés par plusieurs vagues d’immigration, absorbant ainsi l’intelligentsia et la main-d’œuvre en quête de survie provenant de toutes les zones de tension à travers le monde, leur assurant dès 1905, à travers la loi sur la laïcité, le droit de pratiquer leur religion ou non, et exigeant seulement d’eux fidélité aux valeurs de la république.

Ce n’est donc certainement pas pour combattre une poignée de jeunes désœuvrés, en mal de reconnaissance et en perte d’identité, et qui par endoctrinement savant, croient privilégier l’au-delà en sacrifiant le présent, que la France allait carrément remettre en cause l’essence même de son existence moderne. La gauche allait commettre l’irréparable, et assumer historiquement cette loi incluant la déchéance, qui bafouait carrément tous ses idéaux.

Heureusement, les scissions au sein des deux camps «droite-gauche» ont eu raison de cette fuite en avant qui dénote d’une incapacité chronique à gérer cette mauvaise intégration des dernières vagues d’immigration.

Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours… 

Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma