Gros bonnets
La lutte anti-corruption si elle est vraiment effective doit adopter une démarche de priori sation en commençant par les gros bonnets. Il faut dire qu’un travail de fond est en cours de réalisation au niveau de la primature, qui s’est payé le service d’experts, mais il faudrait attirer son attention pour ne pas sombrer dans la routine de la corruption à mille dirhams. Le Maroc souffre de ces esprits malveillants à l’administration qui continuent, en dépit des verrous mis en place, de sucer le sang des Marocains dans les marchés publics ou de ses «citoyens» qui bénéficient de passe-droits pour s’enrichir indûment.
La commission anti-corruption montée au niveau de la primature voudrait prôner la fermeté par des contrôles drastiques. Soit ! Il faut lui souhaiter beaucoup de courage, elle en aura besoin mais sur le plan politique, la balle est dans le camp de Saâdeddine El Othmani et de Mohamed Abdennabaoui, du parquet général du royaume. Chacun d’eux doit assumer pleinement ses responsabilités. Ils en seront comptables devant les Marocains. Récemment, la presse nationale a évoqué le cas d’un parlementaire arrêté pour trafic de factures fictives à travers des sociétés écrans pour un montant total de quelque 2 MMDH.
Cependant, en dépit de la qualité de cet homme politique et de la nature du chef d’accusation qu’on lui reproche, l’opinion publique n’a pas eu droit à l’information exacte laissant libre court à la circulation de noms de présumés complices, ce qui a porté préjudice à plusieurs figures politiques. Oui à la lutte contre ce fléau mais il faudrait impliquer le citoyen en commençant par lui redonner confiance et ce ne sera fait qu’en s’attaquant aux gros bonnets, de la même façon qu’au fonctionnaire ou au magistrat pour une équité de ce combat sans l’effet deux poids deux mesures !