Faire briller notre soleil
Il y a quelque chose de particulier dans le ciel espagnol. Une sorte de magie ensoleillée qui attire les Marocains sur les plages dorées de la Costa del Sol. Ce n’est pas que Tanger, Agadir ou Saïdia manquent de charme. Loin de là. Mais force est de constater que le rapport qualité/prix fait trop souvent pencher la balance de l’autre côté du détroit lorsque l’on dispose d’un visa.
En Espagne, l’industrie du tourisme a trouvé une formule qui séduit. Une nuitée à 50 euros dans un appart-hôtel digne d’un quatre étoiles ? C’est possible. Là-bas, l’expérience du client ne se négocie pas, elle se soigne, s’optimise. Les autorités et les opérateurs espagnols ont su transformer leur littoral en une machine bien huilée, où chaque euro dépensé garantit satisfaction et fidélité. Et il n’est pas surprenant que, de l’autre côté du détroit, cette réalité fasse réfléchir.
Le Maroc, avec ses 7,4 millions d’arrivées à fin juin 2024, a certes de quoi se féliciter. Mais derrière ces chiffres éclatants se cache une autre réalité : une fuite trop nombreuse des touristes nationaux vers des horizons où la promesse de qualité est assurée. Chez nous, il est souvent plus question de rentabilité immédiate que de fidélisation à long terme.
Les opérateurs marocains ne manquent pourtant ni de talent ni de volonté. Mais il est peut-être temps de s’inspirer de ce qui fonctionne chez nos voisins. Le secret espagnol n’est pas simplement dans la beauté de leurs côtes, mais dans une politique touristique intelligente, qui équilibre prix compétitifs et prestations de qualité. C’est là, sans doute, que réside la clé pour redonner à nos destinations la faveur de tous les Marocains. Et ils ne demandent que ça. Le challenge est de taille, l’occasion est belle.
Avec des événements internationaux comme la CAN 2025 et le Mondial 2030 en ligne de mire, il est temps de se poser les bonnes questions. Comment faire pour que les Marocains restent en masse, non pas par patriotisme, mais par pur plaisir ? Il ne s’agit pas seulement d’ajuster les prix, mais de repenser l’expérience.
Au fond, le soleil brille aussi fort sur nos plages qu’en Espagne. Reste à savoir si nous serons capables de faire en sorte qu’il réchauffe également les cœurs des vacanciers.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO