Edito. Un défi qui reste entier
Après onze mois d’une crise tumultueuse, la page semble enfin tournée pour les étudiants en médecine et en pharmacie. Grâce à l’intervention décisive de l’Institution du Médiateur, les amphithéâtres reprennent vie et les stages cliniques se poursuivent, signe tangible d’un retour au calme. Reste à savoir comment rattraper le retard accumulé ? Comment assurer la continuité et la qualité de la formation ? Et surtout, comment restaurer une confiance fragilisée par de longs mois de tensions ? Ce dénouement, fruit d’une coordination exemplaire entre les différents acteurs, souligne un atout essentiel : le dialogue. Un dialogue difficile, mais indispensable pour rétablir la confiance dans le système de formation publique.
La ténacité de tous les intervenants a permis d’ouvrir une brèche dans un climat de crispation, prouvant que la concertation peut être la réponse aux revendications légitimes, dans un cadre institutionnel et respectueux des intérêts de chacun. Mais cette résolution ne doit pas nous faire oublier les défis à venir.
Un plan concret est nécessaire pour résorber les retards dans le cursus des futurs médecins, avec pour priorité la qualité de la formation, pilier de toute réforme durable. Les parties prenantes devront mettre en place des mécanismes de prévention des conflits, basés sur la transparence et la confiance mutuelle.
Cette crise doit aussi servir de leçon pour d’autres filières. Elle rappelle que les revendications des étudiants méritent d’être entendues avant de devenir source de rupture, et que les cursus doivent être alignés sur les réalités du terrain.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO