Édito. Un consensus de sagesse et d’équité
Entre attentes et enjeux, le débat sur le droit de grève au Maroc a tissé une toile complexe que le gouvernement tente aujourd’hui de démêler. Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, se veut optimiste en annonçant que le débat avec les syndicats est ouvert en vue de parvenir à un consensus. Le principal enjeu est l’équité.
Encadrer le recours à ce droit fondamental est crucial pour éviter les abus et minimiser les répercussions économiques négatives. Le plus gros défi du gouvernement est de s’assurer que ce droit, consacré par la Constitution, soit exercé de manière responsable.
Les grèves doivent être motivées par des raisons légitimes, menées de bonne foi, et respecter des délais de négociation précis.
Car, lorsqu’elles sont activées sans discernement, les grèves ébranlent leur propre légitimité. Cela ne signifie pas pour autant que les employeurs ont carte blanche au nom de la stabilité économique. Le succès de cette initiative législative repose sur la responsabilité partagée des différents acteurs.
Le droit de grève, s’il est bien encadré, peut devenir un outil puissant pour promouvoir les droits des travailleurs tout en garantissant la stabilité économique nécessaire au développement du pays. Le processus de dialogue en cours est un pas dans la bonne direction, mais il faudra s’assurer de poser toutes les balises nécessaires pour que ce cadre législatif réalise pleinement ses objectifs.
Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO