Edito. Sans précipitation
C’est une transformation silencieuse, mais cruciale, qui prépare en coulisses le terrain pour un développement économique plus robuste. Le lancement des contrats à terme sur taux d’intérêt, d’ici fin 2025, s’inscrit parfaitement dans cette dynamique. À première vue, ce projet pourrait sembler purement technique, réservé aux initiés du monde financier.
Pourtant, il s’agit d’une étape clé qui va redéfinir les bases du financement au Maroc et renforcer son rayonnement international. Les contrats à terme ne sont pas de simples instruments financiers. Ce sont des outils de couverture et de gestion du risque, essentiels dans un contexte économique mondialisé et incertain.
Pour les investisseurs institutionnels, les entreprises et même les banques, pouvoir se protéger contre les fluctuations des taux d’intérêt ou d’autres indices est un levier stratégique pour sécuriser leurs activités. Or, ce projet n’est pas à mener dans la précipitation.
L’approche se doit d’être progressive et prudente : démarrer avec des produits simples, puis élargir graduellement l’éventail des instruments financiers proposés. Ce choix est judicieux, car la complexité des dérivés financiers est double : elle concerne autant leur fonctionnement technique que les risques associés. Mal gérés, ces instruments peuvent devenir des armes à double tranchant. Le rôle de la formation et de la sensibilisation est donc essentiel.
La collaboration avec le régulateur américain des produits dérivés est un gage de bonne préparation. Reste maintenant à voir si les acteurs économiques sauront saisir cette opportunité et si les investisseurs internationaux reconnaîtront cette montée en puissance du marché des capitaux national. Ce qui est certain, c’est que le Maroc entend se positionner comme un acteur incontournable sur la scène financière mondiale.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
