Édito. Molle croissance

Si un large pan de l’économie du pays, le plus important, est tributaire du bon vouloir du ciel, l’autre tient davantage de la consommation des ménages. Déjà compromise en raison des faibles précipitations, la campagne céréalière ne devrait même pas représenter la moitié des 55 millions de quintaux retenus dans le scénario de la Loi de finances 2024. Il ne reste plus que la demande intérieure pour sauver la situation.

Justement, elle resterait le socle de la croissance économique nationale au deuxième trimestre 2024, selon le Haut-commissariat au Plan (HCP).

Notre INSEE national se montre, c’est le moins que l’on puisse dire, optimiste quant au regain de pouvoir d’achat. Un regain permis par le reflux de l’inflation, qui est au plus bas depuis 2021, et le recours intensifié à l’épargne. Cela induirait une hausse de 2,6% de la consommation des ménages.

Dans ce sillage, le HCP prédit le maintien de la dynamique des dépenses d’investissement portées par le renforcement des dépenses publiques et la poursuite de l’effort d’équipement des entreprises. Il faut dire que le contexte actuel est au reflux des prix à l’import des biens d’équipement industriel.

Si le pouvoir d’achat retrouve de la vigueur, ce n’est pas pour autant que les ménages envisagent des achats réfléchis sur le long terme, comme l’acquisition d’un logement. C’est encore trop tôt, d’autant plus que le coût du crédit demeure élevé.

Les taux d’intérêt n’ont pas baissé depuis le triple relèvement du taux directeur entre 2022 et 2023, opéré pour juguler l’inflation. Ceci dit, il est prévu que la croissance, même molle, poursuive son redressement au deuxième trimestre. Elle s’afficherait à +2,7%, au deuxième trimestre, au lieu de +2,3% une année plus tôt. Si elle n’avait été retraitée de la baisse de 4,1% de la valeur ajoutée, la croissance aurait pu être bien plus vigoureuse.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO