Opinions

Edito. Le prix de la relance

Le crédit immobilier redémarre. C’est en soi une bonne nouvelle pour l’activité dans son ensemble. Et pourtant ! Car, les chiffres, flatteurs à première vue, laissent penser que le secteur a retrouvé son souffle et que la page de la crise est bien tournée : près de 312 milliards de dirhams d’encours au premier trimestre 2025, une envolée des prêts aux promoteurs (+7,7%) et un boom de la Mourabaha immobilière (+15,4%). Mais en même temps, hélas, le système de financement n’arrive pas encore à résorber totalement les disparités entre grandes et petites entreprises et entre urbain et périphérie, par exemple.

Dans ce contexte, les banques composent sans relâche avec prudence et priorité. Au bout du compte, l’orthodoxie prudentielle – aussi légitime que salutaire – produit malgré tout un effet pervers : elle bride les acteurs émergents et accentue la concentration d’un secteur déjà verrouillé.

Parmi les constats les plus marquants, donc, figure une logique de double vitesse, où les grandes entreprises bénéficient de taux préférentiels, tandis que les TPME se heurtent à des conditions plus onéreuses et à des exigences de garanties pour le moins lourdes.

Paradoxalement, d’aucuns estimeront – à raison d’ailleurs – que cet état de fait contribue à la maîtrise du risque et à la professionnalisation du secteur. Toujours est-il que le bon dosage, au nom de l’inclusion, reste crucial. Car tant que l’équation de l’adaptabilité de l’offre à la demande ne sera pas éludée, la relance ne répondra pleinement ni à l’enjeu de l’équité, ni à celui de la pérennité.

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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