Edito. Cash-cash
L’usage du cash ne faiblit pas. Au contraire, il se renforce. Le Maroc fait partie des pires élèves en matière de circulation fiduciaire dans le monde. Au point que le ratio de la monnaie fiduciaire au PIB est l’un des plus élevés mondialement, et ce, en dépit des progrès effectués en matière d’inclusion financière et de développement des moyens de paiement électronique.
Ce constat alarmant est dressé par Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lors de la présentation du rapport annuel de l’institution, dont il guide la destinée, à Sa Majesté Mohammed VI.
Le gouverneur de la Banque centrale, qui n’a pas pour habitude de pratiquer la langue de bois, n’a pas manqué de rappeler le défi majeur que représente la prépondérance de l’informel au niveau de nombreuses activités.
C’est justement l’une des raisons, si ce n’est la raison, du fort usage du cash au Maroc. Or, les conséquences qui en découlent sont lourdes sur la productivité et la qualité de l’emploi. Et ce n’est pas tout, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le cash n’est pas gratuit.
Aussi bien pour sa production que pour sa distribution, la monnaie fiduciaire engendre d’importants coûts. Sans parler du fait qu’elle augmente les risques liés à l’insécurité, aux activités illicites et à l’évasion fiscale. D’où l’appel à l’élaboration d’une stratégie pour atténuer la circulation de cash qui impliquerait toutes les parties prenantes.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO